Je reste encore en mode « prise en main » de la
voile et lors de mon avant-dernier vol je me suis aperçu que mon vieux
numérique était calé en mode manuel en surexposition…Pas d’image…
Et c’est bien dommage pour vous car je vais vous narrer ce week-end « à sensation’aile » ;o)
Pour
ceux qui connaissent le plaisir de partager les cieux millavois de
l’ascension, pour ceux qui n’ont pas encore eu ce plaisir, je leur
souhaite que cette journée présage une saison mémorable !
Arrivée
à Millau, pour 13H00, un peu de vent de Sud, 30°C dans la cuvette, des
bulles blanches dans un ciel sans stratus, il fait chaud mais ça sent
aussi bon qu’un BBQ au mois de février !
Un
premier vol à 14H00 pour accompagner mon Dim que Roland à baptisé
au-dessus du bénitier aveyronnais. Je suis mais c’est dur de ne pas
monter et pour écourter le vol un classique passage par la descente bien
engagée me rappelle combien il est nécessaire d’être en forme pour
tenir cette manœuvre.
Moralité : il vaut mieux être léger pour encaisser les « G » ;o)
Après
une bonne pause me voici à nouveau dans ma sellette pour un peu plus de
3H00, avec d’abord une tentative de promenade vers Fontaneilles et sa
chapelle au Nord, attaquée à 2400 m et arrivée au ras du relief. Le
retour vers Puncho s’est fait à la même altitude, bien moins fier de ces
premiers kilomètres, mais toujours en vol !
Revenu
au point de départ après une petite vingtaine de km et une vache évitée
à Paulhe (pas l’animal, la fin du vol ;o), je retrouve une grappe
quelques centaines de mètres au-dessus de notre Puncho sacrée, sans
grande organisation, mais tout le monde reniflant l’air en quête d’un
nouveau cycle, prêt à jouer les « parasithermiques ».
17H00,
1700 m, c’est relativement calme. Certains ont dégôté un ascenceur et
partent déjà au loin, et voici 3 vautours qui arrivent de Massebiau,
tranquilles, et qui commencent à tourner aux environs, mais eux aussi
semblent chercher, ou attendre… 17H45, 1800 m, c’est pas follichon mais
nous ne sommes plus que 8 (dont les 3 vautours qui sont revenus)
au-dessus de la grappe qui louvoie en-dessous. On est peinards, un peu
décalés sur le plateau, mais pas trop. Puis gentiment on se retrouve à
tourner dans un début d’ascenceur qui finit par être sympa puisque
quelques minutes plus tard on se quitte à 3080m. Je claque des dents
depuis que j’ai passé les 2800 m mais tant pis que j’me suis dit, on ne
laisse pas un pote en route, on l’accompagne jusqu’au bout ! Enfin quand
c’est possible, que tout va bien et que c’est l’ascension ;o)
Là les vautours s’escampent, me laissant avec 2 cagistes et 2 cocons savourer un début de plané bien mérité, et quel plané !
On
a pour ainsi dire pas dérivé, des cumulus naissants passent sous nos
pieds alors que nous sommes à cette altitude où le ciel s’embrume et les
bases des nuages sont toutes bien à niveau, je suis tremblant de froid
mais que c’est bon !
Finie
l’escadrille : 1 cocon part vers le Larzac, 1 cagiste est parti un peu
plus tôt vers Paulhe et Fontaneilles, l’autre cocon met le cap sur le
Pic d’Andan tandis que le dernier cagiste me suit vers Brunas.
Le pied : vol direct bras hauts, Brunas, puis le viaduc, l’alti indique 2900 m…
Un peu moins gelé je vire au Nord le long du viaduc, voici déjà la gare de péage, et la zone de St Germain, 2700 m…
Ce n’est plus un parapente, c’est un planeur ;o)
Le
cagiste m’a suivi avec sa voile orange est resté un peu en arrière
au-dessus de la ville. Les bras toujours calés en haut je continue le
long de l’autoroute, passe la route de Cahors, et tourne au viaduc de
Verrières, 2400 m…
Je passe
au-dessus de la carrière, oblique légèrement pour voir le Pic d’Andan,
le surplombe à 2100 m. Le téléphone sonne, me rappelant qu’il est 7
heures et que la petite famille est sans nouvelle. Direction la Plage,
j’enroule une dégueulante en 360 bien tassés pour accélérer le
mouvement. Lorsque j’aperçois le premier cocon qui était parti vers le
Larzac en train de faire la même au loin, au-dessus de l’attéro delta.
Je temporise. Là je me rends compte que la rentrée de S-SE qui était
attendue a débuté, qu’il est trop tard pour rejoindre le Pic d’Andan et
qu’il va falloir poser à la Plage en mode moins sympa.
Après
10 bonnes minutes à traverser une masse inconfortablement yoyotante je
m’aligne proprement en entrée de terrain, sort de la sellette, débute
l’arrondi, et voit la manche à air qui tourne…
Un tel vol méritait sans doute de n’être pas assez rapide et de mettre un genou à terre, mais P…, que c’était bon !
Le
cagiste orange qui s’est posé pareil que moi mais couché dos vient vers
moi pour partager la joie d’un tel moment en l’air. Me demandant
l’altitude max il a explosé de rire. Lui aussi vole sans vario, nez au
vent…
Quand il m’a demandé à
combien je volais accéléré et qu’il n’arrivait pas à suivre il a failli
pleurer car je lui ai répondu que j’avais juste volé bras haut ;o))
Je
viens de boucler ma deuxième partie de vol en 1H15, le long d’une
patate de presque 40 km, sans enrouler le moindre thermique avec une
finesse de 40 !!!
Bon c’est en
retraçant le trajet à l’écran que j’ai eu la cerise, mais ce vol-là je
vais le garder au chaud tout près de la Dent de Crolles, Octave le sait
bien ;o)
Un repas familial tranquille avec Roland est venu clôturer cette journée magique.
Vendredi
pas de vol, le vent fort a ouvert une fenêtre en fin de journée à
Novis, je passe un peu de temps en famille au bord de la Dourbie, en
laissant traîner mes yeux sur le manuel du vol libre…
Samedi
re-belotte, le vent souffle et c’est pas l’Arizona ;o) Mais pendant que
les enfants sont à la piscine, à la deuxième tentative le brevet est
validé, je suis pilote confirmé, hé-hé !
En fin de journée je file à Novis pour me frotter aux 35-47 indiqués à la
balise de la « Peun-cho d’Agast », comme elle le dit.
C’est sûr qu’il faut pas trop hésiter quand il n’y a que 2 minivoiles et les biplaces qui volent ;o)
Mais 1 heure de vol en conditions soutenues ça fait toujours ça de plus en acclimatation.
Mais
je ne maîtrise pas encore assez cette voile pour tenter une approche
fine au déco en remontant la pente… Après 3 approches pas assez osées et
pas assez ras du sol je m’avance vers l’attéro, je préfère dire « tant
pis » que « trop tard ».
Quand je
remonte à pied Roland me rejoint avec sa minivoile, se pose sur la
route, histoire de ne pas trop marcher, et se décale naturellement vers
le parking pour laisser gentiment retomber le Porcher sur un sol moins
agressif, tout sourire ;o)
Maintenant
un front chaud nous a amené la pluie qui lui joue son ombre, je guette
les conditions et les graphes pour dimanche ou lundi…
Samedi
le vol m’a mené sur un peu plus de 60 km, il est temps d’envisager les
vols prochains avec un vario et un GPS pour débloquer plus facilement
les 3 chiffres du compteur (et pas additionnés les chiffres ;o)
AA