mardi 22 février 2022

Alex fait la SIV

Voici ce que je vais garder de mon stage SIV, alors qu’Octave était en éclairage au Portugal pour le club… 

Les prévisions sont très mitigées en ce vendredi 18 février, et nous savons déjà que nous ne volerons pas le dimanche pour cause de cette fête du citron qui nous grève d’une journée de stage. Malgré tout je prévois de partir dès le lendemain matin pour tenter de « reprendre contact » avec la voile avant de la mettre en chiffon lundi et mardi…

Mes garçons dorment encore quand je prends la route à 7h30 sous une pluie battante depuis l’Ariège, au pied des Pyrénées, pour éviter le trafic routier en ce départ de vacances scolaires. Dans le Lauragais à l’approche de Carcassonne, le moral est un peu à l’image du ciel, il fait 5°, le vent est aussi fort que les averses, et avec un plafond à 800 m ça plane pas très haut…

Les messages annoncent pourtant un départ à l’heure de Jeff avec son fourgon et 3 des stagiaires millavois, ils vont récupérer Eric, l’autre moniteur qui fera les départs, à Lodève. Je m’avance, étant sans passager, pour voir s’il y a moyen de voler et rejoindre les 4 autres stagiaires déjà à Gourdon avec leurs camions.

En passant en Camargue le ciel se dégage, les Alpilles se dévoilent et le soleil de Provence réchauffe l’habitacle et regonfle le moral.

Mais en contemplant le massif de l’Estérel, de magnifiques nuées arrivent, et à mesure que la voiture zigue et zague sur les routes entre l’autoroute et Grasse une brume tombe sur les reliefs… Je me retrouve à 14h00 dans le village de Gourdon, dans le brouillard, et à nouveau 5°…

J’essaie de trouver l’atterrissage du site, ce qui m’est rendu impossible par manque de visibilité. Qu’à cela ne tienne je tente de me rapprocher de Gréolières, non loin au Nord et peut-être à l’abri de cette maudite brume… Que nenni, le plafond est tout aussi bas là-bas, et je circule sur les routes de l’arrière-pays Grassois, descendant la vallée du Loup pour rejoindre Vence puis rallier la Vésubie, faire des courses aux environs de Nice et finir le trajet vers Roquebrune rejoindre les Millavois qui sont encore sur la route avec la camionnette de Jeff.

Les retrouvailles et les présentations se font raisonnablement à grands renforts de bières, de charcuteries et discussions parapentesques, nous avons ramené le soleil sous la grisaille !

Le dimanche matin à 7h00 le soleil rayonne et inonde la côte, Jeff et Zach dorment dans le salon et les lève-tôt tâchons de ne pas trop nous émerveiller devant cette mer et ce ciel qui nous promettent de meilleures conditions de vol pour la journée.

Eric n’a pas bien dormi car Chris et Vincent ont scié du bois une bonne partie de la nuit… la fatigue de la journée avait eu raison de moi et Morphée m’avait assommé si vite que je suis resté sourd aux ronflements des zigotos.

Le café et autres rigolades avalées puis nous voilà partis vers St Vallier-de-Thiey, petit site au Nord-Ouest de Grasse, sur la route Napoléon. Gourdon est à une vingtaine de kms à l’Est, le vent sera de tendance Sud-Ouest, du coup nous sommes bien placés pour la journée. J’aurai pris le relais de Jeff pour la conduite de la camionnette, un motard étant passé très près entre la glissière et la carrosserie…

Les autres stagiaires ont dormi à Gourdon, se font un vol du matin puis vont nous rejoindre dans l’après-midi. En arrivant nous faisons connaissance avec le moniteur local, un bon caractère mais qui assure et dispense ses conseils avec franchise et générosité, il est LE local de l’étape sans conteste.

Une fois au déco les conditions sont en thermiques d’hiver, avec du dynamique, un décollage sans trop d’effort mais un timing à soigner pour ne pas écoper au mauvais moment…

En vol c’est assez tranquille et les thermiques sont bien présents, en petits pétards qui se font dériver par la brise. Il m’est avis qu’en été ce site doit envoyer du bois jusqu’au nuages… Mais en vol je peux contempler la vallée où je suis allé faire mes maternelles, où j’ai appris à nager et faire du vélo, avant que de connaître les magnifiques Pyrénées. Une petite ballade aérienne sans trop se fatiguer pour la suite du séjour, un premier vol de vraie reprise puis un second pour continuer mon accoutumance au cocon et à son confort en vol. Pour une raison que j’ignore l’écran de mon vario ne me donne aucune info lisible mais il fonctionne pourtant bien, bippe et enregistre les traces. Sans doute n’a-t-il pas aimé la session du Puy de Dôme, j’attends la réponse quant aux pièces détachées.

Eric vole solo, Jeff emmène son fiston Zach en biplace puis tout le monde vole, plombe ou se ballade. Il y en même 2 qui rentrent jusqu’à leur camion qu’ils ont laissé à l’attérro de Gourdon. Jeff ensuite fera son premier vol sous sa Zéno, un superbe deux lignes dont la réputation n’est plus à faire.

La journée se termine par les présentations et les retrouvailles avec le reste du groupe, le tout en partageant une bière avec le local de St Vallier, après qu’il nous a donné une leçon pédagogique sur les approches et comment les soigner pour ne pas rajouter de danger à la difficulté, d’autant plus qu’une des stagiaires s’est posé juste après une balançoire dans un jardin, la voile dans un arbre. Aucun bobo et pas de casse, sa bonne étoile a fait le job ;o)

Finalement on part après la nuit pour Roquebrune, les prévisions pour le lendemain nous ayant condamné au sol. Mais la soirée en a été tout aussi bonne, et le groupe est au complet à la base ce soir-là.

Il est composé des moniteurs Jeff et Eric, le biplaceur de Lodève qui fait les saisons d’été avec Jeff, des stagiaires Millavois Elodie et son compagnon Valentin- le chauffeur de Roland l’été dernier-, Orlane Walbec - fille de Richard, base-jumpeuse et deltiste confirmée- et son compagnon Gillian - moniteur delta avec Richard et Françoise, Wingsuiter, bas-jumper, et néo parapentiste qui va faire sa deuxième saison en commençant à goûter aux thermiques, avec sa base 2. Après les couples viennent ceux qui sont venus seuls avec Chris, jeune parapentiste et vélivole de longue date, Max  qui a un niveau intermédiaire, très dynamique, volontaire puis Vincent, une force de la Nature de ma taille mais avec 15 kg de muscles en plus qui a également un niveau intermédiaire. Comme il est moniteur de kayak, accompagnateur en rivière il n’a aucune difficulté psychomotrice en plus d’être une patte et très volontaire.

Du coup je me retrouve le pépé des stagiaires mais rien n’y paraît, encore ;o)

Lundi matin, le soleil est bien là, le vent fait la grasse matinée pour se lever vers 10h00, alors que nous nous rapprochons de la cabane de Gaby, le moniteur qui nous prête sa terrasse et son portique, et qui pilotera le bateau alors que nous ferons les cabrioles.

Une fois au portique nous allons tous contrôler soigneusement le matériel et surtout nous allons tous nous installer dans nos sellettes et cocons pour réaliser une extraction du pod, vérifier que tout est en bon ordre et au besoin apporter les corrections d’usage.

8 pods extraits, autant à remettre, avec les particularités de chacun des modèles et des montages, il nous faut 3 bonnes heures de discussions et opérations diverses avant de faire une pause repas.

1h30 plus tard nous reprenons au bord de la plage pour les explications sur le site sur l’organisation et autres démarches et préparatifs à soigner pour le lendemain pour ne rien oublier.

Les programmes des 2 premiers vols de chacun sont prêts, la tension commence à monter et le coucher se fera tôt ce soir-là, à 22h00 tout est plus calme et à minuit c’est éteint.

Le lendemain à 7h00 le déjeuner est avalé et nous sommes presque prêts pour le départ qui a été fixé à 7h40 pour être au déco à 8H30 pour optimiser la journée.

Ensuite tout s’enchaîne on monte, le contrôle des gendarmes qui contrôlent systématiquement les camionnettes qui passent avec du monde à bord, la proximité de Menton et de la frontière italienne aidant…

Mais nous sommes au déco à l’heure, le vent est encore descendant et nous avons le temps d’apprécier la vue de la Corse et de la Sardaigne au loin, le bleu de la mer en dessous, l’adrénaline est bien présente, fébrile je vérifie 2 fois le matériel, que rien n’est à l’envers, que la radio est bien branchée dans son sac, que la caméra fonctionne…

Je m’élance en second mais le premier vol est un échauffement avec les vérifications de la garde aux freins une fois voile totalement accélérée, la plage de vitesse complète, puis ça commence avec le roulis sellette uniquement, en allant jusqu’à la limite pour que la voile ne parte en wing-over, les plumes qui sont très légères mais on ne touche pas aux commandes. Vient ensuite le pilotage du tangage, l’opposé de ce que l’on fait en vol, pour appréhender l’amplitude que la voile est capable d’encaisser en air calme.

C’est assez impressionnant de se sentir léger dans la sellette alors que la voile est proche de l’horizon et que l’on se sent prêt à tomber en avant… Mais à peine que cette opération est passée qu’il faut passer à l’exercice suivant, la frontale complète puis les asymétriques, excellent exercice pour apprendre à contrôler la voile en cas de fermeture et surtout ne pas surpiloter. Pour la première asymétrique j’ai gardé les jambes tendues dans le cocon pour voir comment l’ensemble réagit en twist et en lacet. J’ai apprécié la différence avec la seconde ou j’ai replié les jambes...

Mais déjà le second vol arrive avec la frontale accélérée, qui ne donne pas la même sensation DU TOUT, ça ressemble presque à un décrochage car on se sent partir en arrière également. On enchaîne avec des asymétriques, plus faciles et sans tenir les élévateurs, mais les virages se font malgré tout et assez facilement en y portant attention. Ensuite je passe aux 3-6 avec sortie chandelle, que je fais en progressant, sachant qu’il y a pas mal d’énergie à dissiper… et en fait c’est plus simple que je ne le pensais, même quand on est face au sol. Il faut quand même bien sortit droit et si l’on sent que ce n’est pas le cas dissiper en repartant en virage. A pratiquer en tout cas, en gardant à l’esprit qu’en sortie dissipée on peut croiser sa propre traînée…

Petite pause sandwich pour remonter pour le 3ème vol.

Le vent est rentré, il y a des voiles qui font du surplace en descendant se poser, nous attendons presque 45 minutes puis Max décolle en se jetant dans sa sellette, frôlant le déco avec sa mousse… Puis Vincent décolle en se faisant balader un peu, le vent se calme puis pétole. Je tente de décoller, le vent tourne et je ne réagis pas à temps. Plus rien et je ne parviens pas à lever la voile suffisamment et qui part en crevette. Puis le vent revient un peu mais tourne encore, je m’élance et en pleine accélération j’ai 1/3 de voile qui se ferme, je ne peux plus m’arrêter trop rapide et trop en avant. Je garde le cap et sollicite le regonflage à la commande tout en étant penché en avant, pas très fier de passer aussi bas que Max auparavant…

Elodie également décolle avec un vent tournant qui lui provoque une cravate et qui l’entraine vers le relief mais elle corrige la trajectoire et sort du déco. La fatigue se fait sentir et la pression est retombée, la vigilance aussi semble-t-il…

Mais une fois en vol je me suis ressaisi et la descente aux B est une formalité, car maintenant c’est la session des autorotations qui, au final se sont révélées plus faciles que je ne l’aurai imaginé à gérer. Et à bien y penser c’est bien la situation que j’ai eu à gérer au-dessus de la Chartreuse alors que j’ai tourné pendant 40 secondes, mais j’avais une voile gonflée au bout des suspentes.

Mais la sortie est la même, il faut se pencher vers le sol pour en sortir…

Une fois sur la plage on joue aux secouristes auprès d’un polonais qui a commis l’erreur, alors qu’il était trop long et craignait de se poser dans les gros galets, de remonter les mains… (et nous l’avons tous fait au moins une fois…)

L’abattée qui a suivi l’a projeté contre des galets un peu moins gros mais qui lui ont bien rapé le tibia droit tandis que le pied gauche a frappé si fortement que le tibia en était brisé.

Tout semblait en place mais il ne pouvait se tenir debout et quand j’ai remonté son jean et dégagé la chaussette pour évaluer l’ampleur des dégâts il y avait un enfoncement léger sous la peau, en travers de l’os, et un point rouge qui d’un coup s’est mis à saigner avec un petit bout d’os qui en sortait, comme une épine…

En attendant l’arrivée des pompiers les autres terminaient leurs vols, et Orlane a bien failli finir à l’eau en faisant une manœuvre d’évitement, l’hélicoptère étant un peu trop long et avec une belle abattée en sortie.

Mais nous sommes remontés pour le 4ème et dernier vol avant que ça ne s’inverse. Les 7 autres sont partis avant moi, bon prince, et petit à petit le vent tournait, si bien que je suis parti en remontant la pente, avec un travers droit sur le déco Ouest. Mes lunettes de soleil en ont volé parce que j’avais mis les watts pour ne pas laisser passer ma chance.

Tout s’est bien passé mais l’étais fébrile au moment de commencer les décrochages qui sont très physiques à tenir, la voile tire tant qu’elle peut pour revoler. C’est dur de s’accrocher aux élévateurs qui sont plus courts sur le cocon, c’est ce que l’on voit sur le 2nd décrochage qui se finit par une remise en vol trop anticipée de la voile qui par en fermeture…

Mais au moins je connais le point de décrochage de cette voile, juste sous les fesses alors que je n’ai que 2 doigts enroulés…

Ensuite les évitements sont plus faciles à gérer, dans la mesure ou c’est le timing qui fait que l’hélico ne dure pas longtemps. Mais tu connais cette sensation puisque c’est la figure que tu as réalisée au Portugal ;o))

Le soir je suis rentré chez mon frère dans le petit Lubéron, ayant simplement pris une bière alors que la carte vidéo comprenant les 32 vols de la journée avaient été écrasée par l’électronique du projecteur…

Ce que je retiens de ce stage est qu’en termes de sécurité en vol je pense réellement qu’elle est améliorée très nettement car les situations que l’on rencontre sont certes provoquées mais les sensations ne sont plus inconnues et les bonnes réactions en cours d’acquisition. J’ai également pu me rendre compte que près du relief il faut vraiment prendre de la marge, et beaucoup plus de marge que je ne le pensais quand les conditions sont teigneuses. Je pense que j’en referai d’autres pour ne pas oublier et garder ce genre sensation éveillées.

Et je vais ressortir ma vieille Astral pour refaire du travail au sol avec une voile vive qui ne craint plus de traîner partout ;o)

Sinon j’ai une requête : lorsque je fais une vidéo « light »en 640 x 480 avec Moovie maker, le fichier est 3 fois plus volumineux qu’en le préparant pour de la HD… quel est le type de format qui te conviendrait ?

Bonne journée et à très bientôt,

@lex


dimanche 20 février 2022

Virée au Portugal

Octave nous informe : "je suis arrivé au Portugal pour voir ma maman. Demain après midi, je vais explorer les environs de Nazaré. A priori cela volera en NE, dans les terres... wait and see.

Les premières explorations confirment que les chiens sont nettement plus sympathiques que ceux rencontrés en Albanie.

Le premier vol a lieu deux jours plus tard sur le site de Mende avec un vent un peu trop travers pour tenir. L'atterrissage ce jour est terriblement désert.


Un autochtone se prépare à décoller.

Il y a même une pente.

Incroyable, la rue qui mène au déco s'appelle aile delta !




Enfin le lendemain à midi, un vol d'une heure sur un site au sud de Nazaré. Arrachage au déco puis bataille pendant 30 secondes pour arriver à décoller.






Tout cela est parfaitement expliqué dans la vidéo ci-dessous où Octave vante cette destination pour une mini sortie internationale du club, tout vous est expliqué avec un excellent arrangement musical.


OP

samedi 12 février 2022

Vent frais à la Roquette

Cela fait plusieurs jours que nous cherchons un site de vol, ayant envisagé Clécy, Nesle Norrmandeuse où Michel envisage de voler. Mais le vent  s'avère SE et c'est parti sur le site de la Roquette pour 3 pilotes du club. J'ai milité pour y aller tôt, craignant que le vent ne tourne à l'Ouest l'après midi.

Comme cela s'entend dans le film, le vent est un peu agressif en début de matinée, mais ne permet pas de tenir. La trace GPS du vol matinal ci dessous ne permet pas d'espérer un résultat à la coupe fédérale de distance, et de plus il se termine dans le mauvais champ. Dans ma lente descente, je n'ai pas voulu atterrir le long de la pente pour éviter d'aller dans le champ interdit. Pour ma défense, je n'ai pas été le seul, Louis par solidarité a accepté de finir son vol d'après midi au même endroit.

Quand à Octave, après une préparation impeccable de sa voile en boule, il ira profiter du plafond à 400 m pendant une bonne fraction d'heure.

Voici le montage des quelques vidéos prises cette belle journée

La fin de la journée ne sera pas exempte de rebondissements. Sachez seulement qu'une erreur impardonnable de pilotage a été commise, qu'absolument aucun détail ne sera divulgué sous un quelconque prétexte et que les superbes béquilles avec catadioptres ont permis de voir se refléter les médailles d'or des JO d'hiver.



BdlB