vendredi 22 mars 2024

XAWGM 24







Tout d'abord d'où vient ce titre bizarre?

A l'origine, c'était une réunion familiale hivernale où les générations différentes se lançaient un amical challenge, les plus âgés tenant à montrer qu'ils n'étaient pas les derniers à se lancer dans des activités extravagantes.

C'est alors que fut inventé ce titre générique parodique "XWGM" (Xtrem Winter Games of the Millenium) car en cette fin de millénaire, on commençait à voir apparaître des événements entâchés d'anglicismes pompeux, mettant en lumière les nouveaux sports extrêmes.

Insensiblement, la participation fut élargie à des amis donc à tout le club DPCNP.

C'est ainsi que des dizaines d'individus purent au fil des ans découvrir dans la convivialité, des activités nouvelles et improbables pour eux.

Après avoir été basé dans plusieurs stations de sports d'hiver, cette réunion devenue traditionnelle, se fixa à Aussois.

C'est un des derniers villages savoyards encore un peu authentique et il offre un panel de possibilités culturelles et sportives qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.

Récemment, on a ajouté un A au titre pour en faire l'Xtrem Age Winter Games of the Millenium et renforcer l'émulation intergénérationnelle et montrer que s'il est de bon ton de se moquer des boomers, il peut être moins facile de les suivre dans toutes leurs frasques.


D brief

A la suite de cette dernière édition, on peut tirer à chaud les conclusions suivantes:


Activités possibles mais non pratiquées

Raquettes: certes avec plus de neige l'activité aurait été évidente, mais elle n'était pas complétement impossible en cas  de pénurie.

Vélos électriques: excellente idée qui auraient pu être pratiquée (en allant vers Sollières par exemple), si la fiabilité chinoise avait été au rendez-vous.

Snow board: la neige fraîche l'aurait favorisé, mais il faut reconnaître que la perte de souplesse inéluctable des boomers devient un frein à l'activité.

Escalade en falaise: l'oubli malencontreux des cordes a empêché l'activité, mais les nombreux spots variés (répertoriés dans l'excellent ouvrage de Patrick Col) ouvrent des possibilités quasi infinies.

Baptême de descente en rappel: même cause même effet.

Biplace parapente: le manque de candidats n'est pas dû au coût puisqu'il est nul, mais plus semblablement à l'enthousiasme déclinant des nouvelles générations.

Speed Riding: Un petit tour à la Norma ou à Valfréjus avec la Spiruline aurait peut-être pu initier l'activité mais la semaine était trop courte.

Desserte ferroviaire: La proximité de Modane et la variété de ses destinations est un avantage rare dont cette année, nous n'avons pas eu à profiter en raison de l'offre largement suffisante de transport automobile.

Desserte automobile: La longue et rectiligne rampe d'accès offre une approche automobile facile et à l'inverse de beaucoup d'autres stations, il faudrait vraiment des chutes de neiges colossales pour être bloqués.

Équipements de neige: Cette année, la préparation des chaînes pour des voitures qui sont toujours plus lourdes et dotées de pneus plus larges (donc moins à l'aise sur la neige) a été ridiculement inutile.


Activités pratiquées mais améliorables

La vidéo: En l'état, elle a l'avantage de remémorer les nombreuses activités effectuées, mais il faut reconnaître qu'il y a une marge de progrès.    
Une meilleure préparation aurait évité l'oubli de la carte SD dans une caméra sport ayant malencontreusement tenté de filmer tout un vol à vide.
De façon générale, il est plus avantageux de ne pas découvrir sur le site le fonctionnement d'un matériel nouveau.
Accessoirement, un peu de cabotinage serait bienvenu de la part des sujets, car la prise de vue en milieu hostile mobilise beaucoup le cameraman et le monteur ne peut pas tout rattraper.
Il pourrait être avantageux qu'une petite équipe en ayant convenu de la nature d'un projet un peu plus ambitieux, prépare chaque soir les rushes sur un portable à l'aide de Hitfilm (le logiciel libre incontournable).

Le ski: Certes, les pistes sont un peu justes pour les forcenés, mais le monoski et le snow peuvent être des dérivatifs intéressants, surtout en cas de neige profonde et même lourde.

La salle d'escalade: Elle a bien montré sa potentialité à occuper agréablement une demi journée de météo exécrable, grâce en soit rendue à une municipalité collaborative comme on n'en trouve rarement ailleurs.
Après une première découverte spontanée, on pourrait développer un peu plus les principes de la technique de l'escalade, ainsi que la parade des chutes et l'initiation au PLF, qu'on a peu l'occasion de rencontrer ailleurs et dont la carence cause de multiples blessures aux bras lors des chutes inévitables dans des activités de nature un peu hors norme.

La rando à pied: On a vite fait le tour des basiques: le village, ses bistrots et les forts de l'Esseillon mais la proximité de Modane et du Parc de la Vanoise ouvre nombre de possibilités, ne serait-ce que le Monolithe ou la Chapelle St Benoît et sa chute d'eau.

La piscine: Bien qu'elle soit de profondeur modeste et d'une fréquentation un peu surannée, son eau à 30°C permet de délasser agréablement les quadriceps enflammés par les descentes non-stop.

Le parapente: Même s'il est pratiqué depuis des dizaines d'années, un site naturel, ne serait-ce qu'en raison des conditions météo variables, ne doit jamais être considéré comme évident.
La variété des décos et des atterros peut même être considérée comme une forme d'initiation au "marche et vol", la nouvelle pratique exigeante de la discipline.
Ça ne transparait pas sur les vidéos, mais aucun des pilotes ne peut nier qu'il y avait une certaine émotion au déco, à l'atterro et dans les thermiques pré-printaniers.
Une plus grande couverture vidéo aurait montré que malgré les dizaines d'années d'expérience cumulées, il y a encore une marge de progression technique, en particulier dans les atterros.

La via ferrata: le site unique en France de l’École Buissonière a encore une fois démontré sa possibilité rare à initier à l'activité les primo-accédants.
Le réseau considérable des voies ensuite à découvrir laisse à penser les dizaines d'heures de pratique possibles sans repasser 2 fois au même endroit.

Le principe de partage et de convivialité du séjour: hérité des lointaines années du front populaires, il permet un séjour d'une variété inégalable à un prix défiant toute concurrence.
Pour un coût 2 à 3 fois inférieur à ceux du marché, on bénéficie d'une pension complète d'une qualité gastronomique et œnologique incomparable, d'un hébergement authentique et d'une variété d'activités dont le tarif dans le secteur lucratif calmerait beaucoup d'ardeurs.

Les discussions vespérales: Les joutes rhétoriques et autres entretiens épistémiques entre adultes bien éduqués sont aussi des agréments dont la Société consumériste assujettie aux écrans, nous privera bientôt.
 

Ce type de séjour collectif n'a pas hélas, un grand avenir à long terme, mais ça peut être une bonne raison d'essayer de le faire perdurer encore quelques temps, en tenant compte des remarques ci-dessus pour l'améliorer avant sa disparition inéluctable.

BdlB + CB