Aussois est un superbe site de parapente, et également une belle station de ski, avec des pistes en nombre limité mais offrant de belles pentes et des neiges variées
Notre petit groupe s'est donné rendez vous à l'ouverture des pistes
Le matin, on peut repérer la piste sous le télésiège de l'Armoise, parfaitement damée pendant la nuit
Pour filmer l'équipée, deux techniques s'affrontent: jouer le wagon de queue avec la caméra sport sur le casque au risque de voir les 2 prédécesseurs semer le caméraman
Ou bien, jouer la locomotive et utiliser la caméra sur perche, en espérant que les deux suiveurs ne tenteront pas un dépassement
Voici la piste rouge du télésiège du Grand Jeu, parcourue par la fine équipe à grande vitesse, avec une pointe à 60 km/h en début de schuss final, plus vite qu'en parapente. On n'a pas trop le choix du type de neige sur la trace GPS ci dessous, la photo satellite est plutôt estivale.
Benoît ayant eu l'excellente idée de proposer un biplace à Yves, le nouvel ami avec lequel il écume les pistes de ski, c'est l'occasion d'aérer le Twin 4 dans l'air vivifiant de la haute Maurienne.
Nous nous retrouvons dès l'ouverture des remontées et grimpons au déco.
Philippe, le sympathique biplaceur local est déjà là avec 2 passagers.
Le temps est superbe et le vent parfait mais un nuage bouche le passage vers la station.
Après une temporisation au cours de laquelle chacun a l'occasion d'évoquer sa répulsion pour le vol sans visibilité et les émotions que ça lui a procuré lorsqu'il l'a fait malgré tout, le nuage monte d'un cran et vient nous envelopper.
C'est l'occasion que saisit Johan, un belge truculent (dont le pittoresque semblerait un peu exagéré dans un sketch comique) qui était en train d'enchaîner les rotations sur la piste en skiant avec sa sellette pour venir s'installer.
Plutôt que d'attendre une éventuelle amélioration (qui finira par se produire!) nous décidons de suivre Philippe qui préfère assurer depuis l'ancien déco intermédiaire.
Son décollage sur la pente vierge de toutes traces nous rassure mais ne m'étonne pas pour avoir maintes fois pratiqué ce déco avant sa déshérence.
La neige profonde complique un peu la préparation, mais l'assistance d'Yves et de Jean nous permet de nous mettre rapidement en l'air pour ce beau vol.
On remarquera le léger contre main droite qui remettra l'aile au centre et lui permettra de prendre sa vitesse de décollage comme expliqué là
En raison de la place disponible et de la pente latérale du terrain, l'aile n'avait pu être disposée parfaitement d’aplomb.
Il faut juste attendre que la voile ait suffisamment de vitesse pour ne pas retomber en arrière en tenant compte de l'effet ralentisseur de la neige profonde, sinon le décollage s'apparente à un déco paramoteur avec un moteur poussif sauf que la sanction est un bain joyeux dans la poudreuse au lieu d'une coûteuse hélice carbone.
S'ils existaient encore, Pschitt Orange et Pschitt Citron auraient pu nous sponsoriser!
L'équipement du passager ambidextre lui permettra d'assurer simultanément la couverture vidéo et photo, sa décontraction provient sûrement du fait qu'on vole moins vite qu'il ne skie habituellement sur les pistes.
Le soir, le traditionnel échange de cartes SD se clôturera par une ponction conséquente à sa réserve de génépi authentique.
Puisque l'avant veille il avait fallu jouer avec les nuages proches du lieu de décollage, cette fois ci un soleil sans partage éclaire la piste d'envol.
Les deux voiles ITV sont bien vite en vol
Au premier vol, une voile semble s'égarer sur la place du bas des remontées mécaniques et vouloir entrer directement dans le bus navette
Mais il ne s'agit que d'un effet de parallaxe, le dernier virage pour l'atterrissage à contre pente se faisant au dessus de la piste de ski
Le 3eme vol permettra de longues évolutions au dessus de la piste de l'Armoise, la Dolpo, lestée de son pilote à ski, ne sera pas en reste pour exploiter les ascendances comparativement à la Tsampa (décollée à pied)
Les conditions s'annonçant favorables, Benoît et Jean sont les premiers dès l'ouverture des remontées mécaniques.
Personnellement je préfère temporiser pour attendre que la brise chasse les nuages et combatte le vent arrière au déco, mais finalement je monte rapidement et j'ai juste le temps de voir Benoît décoller.
Devant le déco, le nuage prend de plus en plus d'ampleur, je me décide pour un vol intermédiaire entre le VSV et le VFR; le "Vol Avec Un Peu De Visibilité", en passant avant que la couche ne se ressoude définitivement.
Je suis toujours en vue du sol comme on peut le voir sur la vidéo même si, vu du bas, le parapente a l'air pris dans le nuage
De plus la fine couche de nuage est la délimitation entre 2 zones d'air, elle n'est donc pas très active, il n'y a aucun risque de se faire aspirer vers un cumulus en formation.
Cependant, Jean a tout a fait raison de remettre son décollage, comme il le raconte à côté, les conditions sont un peu justes pour une première et il se confirmera que la journée offrira d'autres possibilités.
Ce vol sera l'occasion d'essayer Runtastic (une appli gratuite de running) le GPS XC du pauvre.
On voit bien l'approche avec le passage au dessus de la manche pour confirmer le sens du vent, la PTU courte en entrée de terrain descendant (merci à Google Map d'y avoir rajouté de la neige!) et la descente à ski avec l'aile en bouchon à vitesse moindre.
La courbe des altitudes semble correcte, mais les vitesses restent à confirmer.
Voici la première journée de vol à Aussois, pour les 3 heureux pilotes du club participant à cette session. Les voiles sont étalées sur le superbe décollage de l'Armoise
Pour certains, le décollage à ski est une agréable découverte, avec une montée progressive de l'aile, et la possibilité d'agiter les bras comme un oiseau
D'autres maitrisent la technique depuis de nombreuses années, parés à toute éventualité lors de la montée de la voile
Le décollage à ski ne dispense pas d'une inspection prévol sérieuse, ici il faudra prévoir un atterrissage de fortune et une remise en vol plus bas
Il faut également s'assurer que l'ennuagement autorise le vol à vue pendant tout le trajet
Voici un pilote heureux de voler dans un confort total avec sa nouvelle sellette
Le vol se termine par un posé à l'atterrissage officiel, face aux remontées mécaniques et avec survol éventuel du parking camping car
Jean nous raconte sa première:
Me concernant c'est la première fois que je décolle sur skis, et
j'ai pas volé en rape-lapente depuis...la Grèce!!!! à part quelques
gonflages au sol, je suis tendu.
Mes deux compères décollent
dans des conditions de nébulosités qui me freinent! Voler dans le nuage
j'ai déjà donné à mon corps défendant; c'est pas cool! Je ne vais pas m'y
mettre! La couche se disloque.
Je m'installe, puis viens le
Biplaceur du cru; Philippe, il me demande de le laisser passer; je le
fais bien volontiers; c'est grâce à lui qu'on a ces conditions de
décollage; zone réservée damée. Et il nous donne pleins de conseils
sur le vol, les conditions, il me rassure par rapport a la couche de
nuage.
Philippe décolle avec sa cliente et
c'est Jacques, un pilote local, qui va m'aider à me mettre en vol, avec quelques "détends toi", idéalement placés, seule erreur: je vais arrêter la
camera au lieu de lancer l'enregistrement..... Pas grave ce vol restera
gravé dans ma mémoire.
Le vol suivant de la
journée, je prendrais une grosse fermeture à gauche, provoquant un grand
virevolté de paysage autour de moi, pas eu la présence d'esprit de voir
ce que faisait la voile, j'ai les mains sur les élévateurs au niveau
des freins; laissant la Dolpo se débrouiller, pour finalement entendre
un grand flap suivi du retour au vol nominal. Même pas eu le temps
d'avoir eu peur, je me félicite de toujours voler à une bonne distance du
sol, j'ai perdu quelques étages.
