dimanche 14 août 2016

Reprise du treuil fixe


Bien que les plaines du Valois nous tendent les bras depuis plusieurs semaines, le treuil reprend son activité encore plus tard que les autres années.

Ce dimanche, Louis et Laurent bravent les embouteillages pour lancer la séance avec ce bon vieux treuil fixe avant la montée des thermiques.


On renoue avec les habitudes en choisissant la plus grande longueur disponible (E/W) en dépit de la prévision météo N qui lui est travers.

Les pilotes se font fort de monter leurs voiles dans cette orientation tant que le gradient empêche le vent météo (d'ailleurs très faible  en raison de l 'anticyclone) de descendre jusqu'au sol.


Le téléobjectif nous révèle le côté impressionniste de la réfraction de la lumière dans la couche de convection.

Par contre; dérouler dans la plus grande longueur nous rappelle  qu'il faut éviter la faute qui consiste à attacher le début du câble à la bobine (même pour résoudre un emmêlage inextricable) et celle de démarrer dans un champ dont les cannes sont trop longues, car tant que le câble est en traction, il glisse entre elles mais si la traction est interrompue (ce qui peut toujours arriver), il forme une boucle qui peut s'y accrocher.


Finalement, on se réinstalle face au Nord ce qui favorise le gonflage et la montée, mais nous autorise une plus petite longueur d'évolution disponible.


Le treuilleur  profite de l'exposition au sud pour peaufiner son bronzage


Les véhicules rustiques révèlent les fonctionnalités que n'ont plus les modèles récents, car en pratique, les limitations à l'usage du treuil (en plus de la disponibilité des participants en cette saison) sont principalement dues à la difficulté de ramener le câble dans la direction bien orientée.

Pour bien montrer les capacités de cette nouvelle piste, Louis nous fait une démonstration de gonflages et de montées bien contrôlés, puisqu'il commence même à enrouler et partir en cross, avant de se rappeler qu'il a le seul largueur et qu'il doit donc revenir au déco.

Vexé, Laurent utilise sa force physique pour tenter de remonter plus haut (ce qui lui vaut une inscription d'honneur à l'URVAM)

La preuve ci-dessous:



Il refera quelques beaux vols avec de moyens plus classiques


Avant de retourner à la civilisation, les pilotes parisiens préféreront encore le charme agreste d'un déjeuner champêtre à l'hospitalité légendaire des indigènes.


Cette séance de reprise a rempli ses espérances en permettant le déverminage du matériel et l'entrainement des troupes.

On peut aussi remarquer qu'en additionnant tous ces vols modestes, on a quand même largement dépassé le kilomètre vertical pour le coût ridiculement modeste de quelques décilitres de gasoil.

Ça fait un peu plus si on tient compte des avanies que fait maintenant régulièrement subir le vol libre à cette pauvre Kangoo et de celles qu'a inaugurés la DR utilisée pour les reconnaissances de terrain.

Mais globalement ça reste très raisonnable si on compare au vrai coût des sorties sur site.

CB

vendredi 5 août 2016

Vol du 5 Août


            A peine remis de ma folle équipée du début de la première semaine du mois d’août 2016, il est déjà question de remettre le couvert. Les prévisions météo annoncent en effet une nouvelle superbe journée pour voler sur la campagne le vendredi 5 août au départ de Saint Benoît, avec un vent du nord-ouest faible à modéré, une convection homogène vers la Bourgogne et au-delà, et des plafonds théoriques à 1200 m à midi, puis à 1500 m dès 13 heures, et s’élevant jusqu’à 1900 m dans l’après-midi… Ouah ! Me voilà à nouveau gonflé à bloc dès la veille au soir. William est disponible pour me remorquer, et le rendez-vous du lendemain est fixé à nouveau vers midi, pour décoller impérativement avant 12h30 compte tenu de son emploi du temps. C’est parfait pour profiter au maximum de la journée, mais je n’aurai droit qu’à un seul essai pour me mettre en l’air. Un peu en retard sur mon horaire du vendredi matin, je m’arrête néanmoins au rond-point de la sortie d’Etampes vers Pithiviers pour prendre un auto-stoppeur, histoire de renvoyer l’ascenseur de temps en temps. L’homme, de taille moyenne, l’air bon vivant, bermuda, tee-shirt blanc propre, chapeau trilby et sac à dos, m’a  tout de suite paru sympathique. Bien m’en a pris de l’emmener dans mon véhicule, car je suis tombé sur un voyageur étonnant qui a pris l’habitude de se déplacer uniquement en stop durant ses vacances, que ce soit en France ou sur l’un des cinq continents, en évitant les transports en commun. Un globe-trotter qui privilégie le contact humain à sa manière. Aujourd’hui, il est parti de chez lui à Etampes pour se diriger vers les Pyrénées, et je suis son premier « client », ou plutôt son premier transporteur. Apprenant que je peux le déposer non loin de Sully-sur-Loire, il est tout simplement ravi de profiter d’une première étape aussi longue. La curiosité aidant, la causerie va bon train dans la voiture, chacun débordant d’histoires à raconter, tant et si bien que le trajet se passe en un clin d’œil, et que nous gagnons chacun une bonne dose d’enthousiasme pour la journée. Mon hôte, qui se prénomme Jean-Luc, a également l’habitude de se prendre en photo avec les personnes qui ont bien voulu le véhiculer, alors c’est l’occasion pour moi de faire de même avec mon appareil. Nous nous quittons chaleureusement en nous souhaitant bonne chance pour nos activités respectives.

            William arrive au terrain comme prévu vers midi, et le temps de terminer tous les préparatifs, nous décollons à 12h32. Des cumulus naviguent déjà dans le ciel, mais ils n’ont pas l’air très élevés. Ma première pompe est enroulée près des bancs de sable, situés dans la courbure de la Loire au sud de Saint-Benoît, et qui, en général, déclenchent des thermiques honorablement. Mais l’altitude maximale atteinte est basse, moins de 800 m sol, ce qui n’est franchement pas terrible. En quittant un thermique mollissant pour remonter face au vent et chercher la pompe sous un meilleur angle par rapport au nuage au-dessus de mon aile, je parviens à trouver le noyau, et l’ascension reprend, cette fois jusqu’à la base du nuage, vers 950 m sol. Le vent me pousse vers l’est-sud-est, et comme il est plutôt soutenu en altitude, je vais vite me retrouver au-dessus de la forêt en dehors du local du terrain. Bien que le plafond soit inférieur aux valeurs indiquées par les prévisions du matin même, la convection n’en est qu’à son début, le ciel est clair, le vent souffle, et je me dis que les conditions devraient néanmoins être favorables pour tenter une distance sur la campagne. Mais il faut d’abord traverser la forêt, ne serait-ce que dans la bande la plus étroite vers le nord-est en direction de Lorris. Le problème est que pour traverser cette zone boisée en sécurité, il me faut au moins 1000 m de hauteur, sinon je risque de me retrouver de l’autre côté au ras des pâquerettes, sans marge de manœuvre pour tenter de remonter. Avec la dérive relativement importante qui m’éloigne de plus en plus du terrain, je dois prendre une décision rapidement, tandis que la nouvelle pompe enroulée entre Bonnée et Les Bordes me rapproche du plafond. Alors je grimpe dans le nuage. C’est le brouillard complet, la visibilité est juste suffisante pour me permettre de lire mon vario-GPS, tandis que je pilote mon aile aux sensations, c’est-à-dire en faisant le minimum d’écarts possible pour éviter une mauvaise posture sans référence visuelle. Quand mon altimètre indique une hauteur bien au-dessus de 1000 m, inutile de poursuivre ce petit jeu malsain, cap vers le nord-est à l’aide du compas intégré au GPS, avec un soulagement en voyant le sol réapparaître. Cette séquence de vol sans visibilité n’a duré que quelques minutes, mais quand on n’y voit rien, cela paraît long. Arrivé de l’autre côté de la forêt, point bas à 400 m avant d’enrouler un thermique puissant qui me remonte jusqu’à la base du nuage à 1000 m. C’est gagné, la campagne m’ouvre ses bras, avec des champs, des bosquets, des villages, et suffisamment d’endroits susceptibles de créer des contrastes thermiques, balisés par des jolis nuages, pour avancer avec la certitude de trouver les pompes nécessaires pour remonter. A ceci près que le plafond s’élève lentement et que des points bas à 400 m ou 500 m continuent à se produire. Mais la masse d’air est convective, les nuages sont encore assez rapprochés, et bien qu’il soit parfois nécessaire de tricoter un peu avant de croiser des thermiques issus d’un nouveau cycle d’activité, mon cheminement fonctionne. Une heure un quart après mon décollage, le plafond atteint 1250 m QNH, et je suis incapable de me situer précisément. Je sais juste que je navigue entre le Gâtinais et l’Yonne, ce qui ne m’empêche pas de m’en mettre plein les mirettes, en contemplant ces paysages aériens qui sont toujours magnifiques. Trois quarts d’heure plus tard, première enfilade de cumulus sur plusieurs kilomètres à 1300 m QNH (ah ça c’est bon !), tandis que j’aperçois au loin vers le sud-ouest le château et le lac de la ville de Saint Fargeau. Vers 15 heures,  nouvelle enfilade d’une rue de nuages à 1600 m QNH, à la sortie de laquelle j’ai le grand plaisir de survoler à nouveau le village de Mailly-le-Château et les jolis méandres de l’Yonne, tout en saluant en pensée la dame qui m’avait bien aidé en avril dernier en me conduisant jusqu’à Auxerre. Décidément, cet endroit devient un point de passage privilégié. Une demi-heure plus tard, je survole Arcy-sur-Cure, en espérant enrouler sur la colline à l’est un thermique introuvable malgré le nuage au-dessus. Juste de quoi maintenir mon altitude en me décalant doucement vers le sud-est, vers un nouveau cumulus qui me paraît en bien meilleure santé que le précédent. Le thermique est au rendez-vous, avec, comme récompense au plafond, une nouvelle enfilade de cumulus vers 1700 m QNH pendant une dizaine de minutes. La journée est excellente, c’est formidable. Apercevant la A6 au nord-est d’Avallon, l’idée me vient de suivre cette voie royale, qui est justement orientée à peu près dans le sens du vent. Pour une fois, je ne serai pas perdu au-dessus de la campagne. Après une transition d’une dizaine de minutes, les pompes s’enchaînent les unes après les autres, tandis que le plafond  s’élève maintenant entre 1800 m et 1900 m QNH. C’est l’euphorie. Elle prend fin trois quarts d’heure plus tard lorsque se présente sur ma route un grand trou bleu à traverser. Le thermique que j’espérais trouver sous le nuage un peu étalé, au-dessus d’un plateau de l’autre côté de l’autoroute qui vient du nord-ouest et qui croise la A6 sur ma droite, n’est tout simplement pas au rendez-vous. Je quitte le plateau avec un peu d’inquiétude, car le relief étant ici plus élevé, je navigue certainement en dessous de 500 m sol, et il devient urgent de trouver un champ pour atterrir. Mais je n’accepte pas l’idée de devoir interrompre mon vol maintenant. Un grand champ de blé moissonné entouré de prairies avec barbelés à côté d’une base de loisir se présente alors sous mes yeux. Il a la forme d’un porte-avion. En désespoir de cause, je me dis que c’est un terrain idéal pour atterrir. Par curiosité, je poursuis mon vol sous le vent du champ pour aller voir d’en haut et de plus près cette base de loisir et tous les vacanciers qui profitent de la belle journée. Bien m’en a pris, car à peine arrivé au-dessus du lac, un puissant thermique m’enveloppe et me propulse à 1900 m QNH, plus de 1000 m de gain d’altitude en dix minutes ! En fait d’aire d’atterrissage, le grand champ a été plutôt une aire de décollage, d’où le thermique a dû partir en étant incliné à cause de la dérive. Cerise sur le gâteau, j’aperçois un joli château médiéval sous mes yeux au cours de la montée, et je me rends compte qu’il n’est autre que le château de Chateauneuf que je voyais de la A6 perché sur sa colline en me disant que ce serait sympa d’aller le visiter un jour, et que je contemple maintenant collé sous le nuage… Que c’est beau ! N’ayant pas mon appareil photo à portée de main, Google Earth me viendra néanmoins en aide car la vue présentée sous un certain angle par ce site est exactement celle que je vois. Viennent ensuite les collines boisées et sillonnées par des petites vallées escarpées précédant les vignes des coteaux de Beaune. Ce coin là n’est pas posable en delta, ou alors en catastrophe avec risque de casse, et il vaut mieux filer sur la pointe des plumes en enroulant toutes les pompes rencontrées sur le trajet pour atteindre la plaine de la Saône. La ville de Beaune apparaît jolie à survoler, mais avec des thermiques qui ne me remontent pas très haut dans le secteur, mieux vaut éviter de m’aventurer au-dessus de l’agglomération, que je contourne par le nord-est. L’aérodrome de Beaune est un bon point de repère indiquant qu’il faut bientôt incurver la route vers le sud pour éviter de tamponner dans la partie haute de la CTR de Dole, en fait la TMA 13 de Bâle. Les thermiques sont décidément plutôt mollassons. Faut-il mettre ça sur le compte de la barrière aérologique qu’on rencontre souvent en vol à voile au passage d’un fleuve ? Un beau nuage me fait un clin d’œil justement au-dessus du cours d’eau, et ça marche, le thermique est au rendez-vous et me propulse à nouveau à plus de 1900 m QNH.
Le paysage de cette plaine traversée nonchalamment par les sinuosités de la Saône et de l’un de ses affluents est magnifique. Cependant, un phénomène curieux se produit dans le ciel : les cumulus grossissent et se rassemblent, créant par endroits des zones très nuageuses comme s’il y avait des étalements, et surtout qui masquent l’ensoleillement de fin de journée et détruisent littéralement la convection. Je vois bien que le ciel semble plus dégagé vers les coteaux, mais je suis trop loin pour les atteindre, sans compter le danger  de se retrouver éventuellement à basse altitude au-dessus des vignes. Mon altitude descend à nouveau en dessous de 500 m sol. Par chance, au sud-est de Chalon-sur-Saône, je réussis à enrouler un dernier thermique, probablement de restitution issue des petites forêts, qui ne m’emmène qu’à mi-hauteur par rapport à la base estimée du nuage. Plus loin, un ultime thermique au-dessus d’une forêt dans l’ombre ne me permet que de maintenir mon altitude, tandis que le vent me pousse vers le sud. Pas bon signe, ça sent la fin du vol. Apercevant Tournus au sud-ouest, il me vient à l’esprit que je ne dois pas être très loin de la ville de Cuisery et de son aérodrome ulm à l’ouest, qui jalonnent la route vers les Alpes depuis Paris via Bourg-en-Bresse sans passer par l’autoroute. Alors au lieu de poursuivre mon petit jeu aléatoire qui risque de m’emmener encore dans je ne sais quelle galère ne serait-ce que pour atteindre la ville dans la soirée, je préfère pour une fois jouer la sécurité en allant atterrir sur l’aérodrome tant qu’il en est encore temps. Changement de cap vers le sud-ouest puis carrément vers l’ouest compte tenu de la dérive pour éviter de me laisser déporter au sud de Cuisery. Atterrissage comme prévu sur la plateforme et au soleil. Il est 18h40. Je n’en reviens pas d’avoir pu voler jusque là.

            Après avoir dégagé la piste, le temps de savourer le bonheur de cette journée et de redescendre sur Terre, deux hommes viennent à ma rencontre. Accueil très sympathique. L’un est le pilote responsable de la base, qui se prénomme Frédéric, l’autre est un constructeur amateur qui se prénomme Jacques. En apprenant d’où je viens, ils sont quelque peu étonnés. Frédéric me confirme que je peux sans problème ranger mon aile dans son hangar ulm, le temps de revenir la chercher. C’est très sympa de sa part. Pendant que je replie mon aile, Jacques sort son bel ulm trois axes, qu’il a construit en quelque 2000 heures, pour lui faire prendre l’air à l’occasion d’une petite balade du soir. Je suis admiratif devant la patience, le savoir-faire et le niveau de technicité qu’il a dû développer pour construire et entretenir son appareil. Une fois accomplies nos opérations respectives, Jacques me dépose tout simplement à la gare de Tournus. C’est quand même très agréable de savoir mon aile bien à l’abri et d’être préservé des contraintes de la marche et de l’auto-stop. Appel à ma chère et tendre en attendant le prochain train vers Chalon, Beaune, ou Dijon, voire peut-être vers Paris. J’ai aussi une requête à lui dévoiler, celle de téléphoner à ses bons amis Sonia et Xavier qui vivent à Chalon pour savoir s’ils seraient disponibles pour me recevoir et m’héberger pour la nuit. Ce serait une excellente occasion pour se rencontrer à nouveau. La réponse, quelques minutes plus tard : ils viennent de rentrer de vacances la veille, et non seulement ils sont d’accord pour m’héberger pour la nuit, mais Xavier vient me chercher à Tournus. Alors là, c’est royal, c’est vraiment très sympa de leur part. Nous passons naturellement une excellente soirée, où il a été beaucoup question de vol libre mais aussi des activités qui leur sont propres. Pour repartir le lendemain, je pensais marcher jusqu’à la gare de Chalon pour attraper le premier TER vers Orléans, mais en consultant les horaires, il faut passer par Beaune, et Xavier me propose de m’emmener carrément jusqu’au Creusot, ce qui me permet d’avoir un train relativement tôt sans devoir se lever trop tôt. C’est trop gentil de sa part, et je lui en suis très reconnaissant, en espérant pouvoir un jour agir de la même façon pour eux. Arrivé à Orléans en fin de matinée, et le stop fonctionnant bien le long de la route vers Sully (et donnant d’ailleurs lieu à des rencontres souvent insolites), je suis rendu à mon auto en début d’après-midi. Mon aile étant à l’abri, je propose à Céline de venir lui rendre visite dans sa villégiature berrichonne à Ségry, avant de repartir le lendemain pour récupérer mon matériel, ce qu’elle accepte bien volontiers. Mon idée était également de l’emmener à Chalon pour saluer ses amis de vive voix, mais des contraintes animalières dans la maison de Ségry l’ont dissuadée de quitter le logis. Je voyage donc seul sur les petites routes du Berry et de la Bourgogne, sous un soleil radieux du matin pas encore trop chaud, en prenant le temps de m’arrêter pour photographier des villages, des châteaux médiévaux, des châteaux de la Renaissance (dont le château de Cormatin, à 24 km à l’ouest de Tournus), des belles demeures cachées par les arbres de leur jardin, dont l’une d’elles propose des chambres d’hôtes luxueuses dans un cadre magnifique… (château de Nobles). Retour paisible au logis par la N6 après avoir récupéré mon aile et remercié Frédéric pour son accueil. Après analyse de mon vol, j’ai parcouru 275 km en 6h08, et les balises sont : Saint-Benoît-sur-Loire, Braux (au sud-est de Semur-en-Auxois), Huilly-sur-Seille (au nord-est de Cuisery, base ulm de Cuisery. La trace est visible sur : https://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20196104. C’est mon dernier vol de distance de la saison, et les beaux souvenirs ne sont que mieux gravés dans ma mémoire. Pour terminer ce récit, il faut quand même signaler que je n’ai pas été le seul à profiter de cette belle journée de vol libre en plaine, et que des parapentistes ont également bien tirés leur épingle du jeu. L’un d’entre eux a notamment parcouru 290 km en 8h25, en décollant au sud-est de Nemours pour aller se poser entre Macon et Bourg-en-Bresse... Chapeau ! En examinant sa trace, (http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20195651), je me rends compte que nous avons traversé les collines boisées entre Pouilly-en-Auxois et Beaune à peu près au même moment, qu’il est peut-être le parapente que j’avais croisé et laissé sur place, et qu’il a pu finalement bénéficier de deux bonnes ascendances, alors j’étais presque sur le point d’atterrir, avant d’être rattrapé lui aussi par l’ombre des gros nuages à la fin de la journée. Bravo !








FL

dimanche 17 juillet 2016

Promenades verticales

Etant toujours dans l'attente d'une plus grande offre de champs fauchés, il nous semble plus raisonnable de ne s'écarter de la base ULM que dans le plan vertical.

Les pieds sur terre avant de démarrer le moteur: deux styles de chaussures de montagne: légère pour le pilote, montagne mixte pour le starter
 Au moins 5 minutes de vol avant d'atteindre le niveau 40 m
Puis 25 minutes, en ayant profité du moteur et des ascendances thermiques pour atteindre les 1000 m en vue de Vesly,
 Retour au sol, chacun veut se comparer à l'autre
 J'ai la roue qui flageole,... ah mon Dieu que c'est embêtant de ne pas être bien portant
 Un très beau départ de décollage en biplace paramoteur à pied

le film est là https://vimeo.com/175126484

BdlB

samedi 9 juillet 2016

La plus belle soirée de l'été

depuis trois semaines que l'été a commencé, c'était sans aucun doute la soirée la plus belle et la plus propice à des vols calmes

deux pendulaires du club se sont régalés

il s'agit d'un gros pendulaire parti en ballade à Val de Reuil

et d'une plus frêle machine, qui prendra tour à tour deux pilotes, pour des petits vols locaux

des prises de vue exotiques furent tentées sans succès, au retour l'appareil photo a été déclaré inapte

les vols se poursuivirent jusqu'à l'approche du coucher du soleil (au risque de voir l'humidité retomber sur les voiles lors du pliage)

Un œil d'observateur entraîné à la vision sous fort éblouissement, pourra aisément découvrir un objet insolite sur la piste

la vidéo est accessible ici https://vimeo.com/174104192

BdlB

Vol du 9 7 16




        









Une journée sympathique pour le vol libre est annoncée par les prévisions : un beau ciel de traîne au-dessus du Gâtinais avec plein de cumulus, dont la base est estimée vers 1000 m en début d’après-midi puis s’élevant vers 1300 m, et un vent faible du secteur ouest. Le plafond n’est pas très haut, mais la masse d’air étant relativement homogène, et supposée convective jusque vers 20 heures, cela vaut la peine de tenter ma chance. D’autant plus qu’il devrait faire chaud, alors un rafraîchissement aérien est toujours le bienvenu. William étant absent à Saint Benoît, je sollicite tout naturellement Michel Moussier, qui est le nouveau propriétaire de l’ULM qu’on utilisait à Aigneville, pour me remorquer à Egry, entre Pithiviers et Montargis. Il est ravi, car, depuis son accident de cheville cassée au début du printemps, il trépigne d’impatience pour pouvoir voler à nouveau, ne serait-ce qu’en ULM. Bien que sa cheville soit encore sensible voire douloureuse, motivé par ma demande, il décide que ce jour sera la première occasion de tester la résistance de sa patte pour s’envoyer en l’air et reprendre du service.

            Dès 11h30, sur la route en arrivant à Egry, on voit se former les premiers cumulus, c’est prometteur ! Mais le temps de monter mon aile et d’aider Michel à ouvrir les portes du hangar, sortir l’ULM, et amener le chariot en piste, nous perdons du temps, et je ne décolle que vers 13h15. Les nuages s’en sont que mieux formés. Par sécurité, Michel a tout de même réalisé au préalable un vol d’essai en solo, dont il est revenu très enthousiaste : « ah que c’est bon ! » a-t-il lancé avec le sourire jusqu’aux oreilles. Peu après mon largage, je constate que le plafond est bien à 1000 m par rapport au sol. Ce n’est pas terrible, mais n’ayant pas l’intention de rester en local, et la dérive en altitude n’étant pas si négligeable, je décide de partir vers l’est, me laissant la liberté d’adapter mon vol selon l’évolution de la masse d’air. Après avoir traversé le Loing au nord de Montargis, un phénomène étrange se présente à mes yeux : plus vers l’est et au nord-est, tous les cumulus disparaissent, comme si une masse d’air plus sèche s’étendait peu à peu sur toute la région, phagocytant les nuages. C’est singulier. Mieux vaut éviter de m’aventurer dans cette direction si je souhaite rester un tant soit peu en l’air. Donc j’infléchis un peu ma route en mettant le cap vers le sud-est, où des jolis cumulus haut perchés révèlent une activité aérologique très honorable et très attrayante, tout en conservant dans mes arrières les bénéfices du vent pour tenter d’aller le plus loin possible. Cependant, je me rends compte que la taille et la densité des nuages diminuent significativement au cours de mon cheminement, ce qui n’est pas bon signe, comme si la masse d’air sèche gagnait de plus en plus de terrain vers le sud. Pour rester en l’air coûte que coûte, je me vois alors engagé dans une sorte de course contre la montre, où je « saute » de cumulus en cumulus, enroulant toutes les pompes que je trouve sur mon chemin en espérant que celle en cours n’est pas la dernière, car derrière moi, ce n’est que du ciel bleu, et devant, les cumulus se raréfient et ce n’est plus vraiment l’euphorie. Je progresse ainsi un peu en dents de scie, quasiment à la lisière de la masse d’air sèche qui envahit toute la région, mais encore suffisamment dans la zone clairsemée de nuages pour trouver des thermiques. Du moins pendant un certain temps, car avec l’avancement de la journée, la convection va s’amenuiser, et tôt ou tard, je vais me retrouver dans le bleu. Le plafond s’élève néanmoins de 1300 m QNH à Montargis à 1700 m QNH par endroits au nord-ouest et au sud-est d’Auxerre. Je contourne cette agglomération par le nord-est, au bout de 3h20 de vol. Pour une centaine de kilomètres parcourus, la vitesse de croisière s’élève à 30 km/h environ. Le vent aide certainement, mais j’ai connu mieux. Comme d’habitude, les paysages sont très beaux, c’est une chance et un beau cadeau de me trouver là au-dessus de ces campagnes et de ces forêts magnifiques, avec ces conditions météo qui me permettent de les survoler sous une aile sans aucun autre bruit que celui du vent relatif. Je repense également à ce vol du 3 septembre 2015 au départ de Saint Benoît, avec un changement de cap à Auxerre et un atterrissage à Francheville, à une vingtaine de kilomètre au nord-ouest de Dijon. Donc dans la même direction à peu près que mon vol d’aujourd’hui. Mais les conditions étaient fort différentes : une atmosphère convective et homogène bien pavée en cumulus, un plafond entre 1800 m QNH et 1900 m QNH, et un vent en altitude plus soutenu m’avaient permis, en dépit de deux points bas, de parcourir les 100 km entre Auxerre et mon lieu d’atterrissage en deux heures. Aujourd’hui, j’ai l’impression de voler « sur la pointe des plumes » tout en sautillant de nuage en nuage. Exceptée la ville de Montbard, repérable de loin grâce aux grands silos au nord-ouest, la Bourgogne, qui est très belle vue d’en haut, m’apparaît à nouveau comme un désert géographique où il est très difficile de se repérer. Finalement, la meilleure attitude qu’il me reste à adopter est encore la contemplation. Dans la seconde moitié de l’après-midi, le vent a complètement chuté et les cumulus ont peu à peu disparu. Mais c’est aussi le moment où la restitution prend le relais sur l’échauffement direct du sol, et pour rester en l’air, je dois m’aventurer au-dessus des bosquets et des forêts, celles‑ci étant de taille raisonnable pour pouvoir atterrir sans trop de risque dans un champ en bordure si la pompe recherchée n’est pas au rendez-vous. En quittant un thermique faiblissant au-dessus d’une colline boisée, et en bas de laquelle les moissons en cours ont pu en être à l’origine, j’aperçois au loin vers le sud‑ouest une petite agglomération flanquée au sud d’une grande piste d’atterrissage en dur. C’est curieux, je n’imaginais pas la région si développée, et je ne crois pas que l’aérodrome soit la propriété privée d’un riche saoudien. Une vérification ultérieure m’apprendra qu’il s’agissait de la ville de Semur-en-Auxois, mais avec le soleil dans les yeux, je ne pouvais distinguer la vieille ville et le fameux pont en pierre au-dessus du cours d’eau encaissé. La fin du vol approche avec l’affaiblissement des thermiques, et à moins de croiser un improbable pétard du genre un feu de chaume de dernière minute, je vais devoir sérieusement songer à trouver un champ correct pour me poser. Dans la région, ce ne sont pas les champs qui manquent, mais tous ne sont pas moissonnés, certains sont encombrés par les ballots, il y a aussi beaucoup de pâturages avec des animaux dedans et des barbelés autour ou au milieu, et les nombreuses collines et vallées prennent tout leur relief à mesure que mon altitude décroît… Bref, pour atterrir en sécurité et aussi pour assurer une certaine discrétion, je préfère atterrir dans un champ au sommet d’une colline ou d’un plateau. Et par chance, j’aperçois justement vers le sud-est un immense champ de blé moissonné qui répond à mes critères. Ayant encore assez d’altitude pour traverser la dernière vallée avant de l’atteindre, je me retrouve avec juste assez de hauteur au‑dessus de la forêt qui borde le champ pour effectuer mon approche et me poser tranquillement au milieu de celui-ci. Il est environ 19h15, et je suis naturellement ravi de cette belle journée. Mais alors, il fait encore très chaud, j’avais complètement oublié ce détail, qui me rappelle à quel point il faisait bon d’être en l’air aujourd’hui.

            Le champ étant fraîchement moissonné, il y a de fortes chances pour que les machines agricoles reviennent dès le lendemain rouler les rangées de paille en ballots, même le dimanche. Pour replier mon aile et la ranger à l’abri le temps d’aller récupérer mon auto et de revenir, un champ de luzerne bordé d’une haie près de la forêt me tend les bras, mais il me faut quand même une demi-heure pour y transporter mon aile, chaleur et fatigue de la journée obligent. Deux heures après mon atterrissage, je suis enfin prêt à arpenter les chemins et entamer la seconde partie du voyage. Quelle direction prendre ? Ayant été trop bas à l’approche du champ pour voir au-delà, je préfère m’en retourner par un itinéraire connu, en l’occurrence par la route au fond de la dernière vallée survolée. Mais le chemin pour y arriver est quand même long, et tellement pentu et touffu par endroits qu’il n’est absolument pas carrossable pour mon auto. Il me faudra trouver un autre accès par l’autre côté, celui où je ne suis pas allé et qui aurait été pourtant un bon chemin, mais ça, je ne le saurai que le lendemain soir. Pour l’heure, il fait bientôt nuit, des panneaux sur la route indiquent vers la gauche, Dijon à 60 km, et vers la droite,Venarey-les-Laumes à 7 km. Pour trouver un hôtel à une heure pas trop tardive, mieux vaut tenter d’aller à droite plutôt qu’à gauche. Un morceau de chance, une voiture me prend en stop juste avant la tombée de la nuit, et le conducteur accepte de m’emmener à Venarey. Il m’apprend que la ville est juste à côté du site historique d’Alésia, et qu’un grand musée, dont une partie en plein air, a été construit à la sortie de la ville pour expliquer le déroulement de la bataille ainsi que la vie des Gaulois et des Romains à l’époque. Nous passons d’ailleurs à côté, il est impressionnant. Le conducteur me dépose devant le seul hôtel de la ville, en précisant que la gare est à dix minutes à pied. Super. Malheureusement, l’hôtel est plein. Toutes les chambres sont réservées pour un mariage. Je demande au patron s’il est encore possible de dîner, mais il est trop tard. Tout ce qu’il peut faire pour moi est de me préparer un sandwich au jambon beurre et de me servir deux bonnes bières. Pour un végétarien ayant l’estomac dans les talons, cela fait très bien l’affaire, et j’ai même trouvé que le jambon était bon et de bonne qualité. Les réserves étant reconstituées, il me reste à trouver un endroit où dormir. On m’indique une demeure qui fait chambres d’hôtes à un quart d’heure à pied. Mais toutes les chambres sont occupées, et la propriétaire me dit d’aller tenter ma chance au terrain de camping à côté du plan d’eau, à l’autre bout de la ville, car il y a parfois une ou deux chambres disponibles. Une fois sur place, il est tard et j’hésite à sonner chez le gardien, mais apercevant de la lumière à l’étage de sa maison, je tente. Quelques minutes plus tard, un homme me reçoit « avec un lance pierre », irrité d’être constamment dérangé pour rien avant d’aller dormir. Sa femme le rejoint. Je leur présente immédiatement mes excuses, en leur expliquant que je ne suis pas mal intentionné et que je cherche vraiment un abri pour dormir. La femme évoque la chambre occupée par le maître-nageur qui surveille le plan d’eau, mais l’homme réplique qu’elle est prise. N’ayant plus rien à perdre, je leur parle de ma journée, pourquoi et comment je suis arrivé ici. Et mon histoire les enthousiasme. Comme par magie, finalement, la chambre est libre ! Et en plus pour un prix modique. Je les remercie vivement. Mais quand bien même la chambre devait normalement être occupée par le maître-nageur, il est fort probable qu’il ait préféré aller dormir ailleurs ce soir là, et pour une bonne raison : ce week end est le week end annuel où la ville organise un festival… de hard rock en plein air, dans le parc du plan d’eau, juste à côté du camping !!! La musique et les chanteurs hurlaient à tue-tête. Mais après le hard rock, il y a eu de la techno, et puis après, des ivrognes qui beuglaient comme des tarés… Mon dieu ! La nuit a été plutôt perturbée et passablement réduite en dentelles. Des boules Quiès m’ont manqué. Pour couronner l’affaire, ayant pris soin, avant de me coucher, d’aller à la gare (fermée) puis au bar en face pour m’enquérir sur les horaires des trains vers Paris le dimanche, il se trouve que le TER me permettant d’arriver pas trop tard à Montargis, c’est-à-dire en fin de matinée, part de Vénarey à 6h57… Alors la nuit a été vraiment courte. Petits yeux sur le quai de la gare au soleil levant, je tente de récupérer un peu de sommeil dans le TER vers Migennes. Un détail m’a amusé : la gare étant fermée le dimanche, on ne peut acheter des billets que sur la borne automatique. Mais elle est en panne, alors il faut attendre le passage du contrôleur pour régulariser. Mais il est resté invisible durant tout le trajet, alors mon voyage a été gratuit. Changement de TER à Migennes, en achetant un billet, puis à Sens, puis à Moret Veyneux-les-Sablons, pour arriver à Montargis peu avant 11 heures. C’est parfait pour traverser la ville en marchant tout en faisant du stop, en espérant arriver à mon auto en début d’après-midi afin de récupérer mon aile dans la soirée. La chaleur est encore supportable mais ne le restera pas longtemps, la température devant grimper au-dessus des 30 °C dans l’après-midi d’après les prévisions. Le stop ne fonctionne pas, bien que je n’hésite pas à intercepter les conducteurs et les conductrices aux feux rouges pour leur demander poliment de m’avancer vers Pithiviers. Au bout d’une heure de marche, j’atteins la périphérie de l’agglomération, la chaleur commence à m’étouffer, et les doutes s’installent. Les gens sont‑ils si méfiants dans la région ? La chaleur a-t-elle plombé leur sympathie ? Ai-je à ce point une mine d’outre‑tombe ?! Entre la gare de Montargis et Egry, il y a bien une trentaine de kilomètres, et si je dois les parcourir à pied sous le cagnard avec mon harnais… ouh là là ! Nouvelle tentative à la faveur d’un ralentissement de la circulation dans une zone de petits commerces, et c’est la bonne, ouf ! J’ai tiré le bon numéro, car non seulement les deux personnes (masculines) acceptent de faire un détour pour me déposer carrément à Beaune-la-Rolande, mais aussi, suprême soulagement pour mon épiderme, nous voyageons avec la clim, c’est luxueux ! Une fois descendu de leur véhicule, un autre s’arrête aussitôt, lui aussi avec la clim, pour m’emmener à Egry. Finalement, je suis rendu à mon auto vers 13 heures. Après une courte restauration, il est temps de me mettre en route vers la Bourgogne. Le trajet sera un calvaire. Il me faudra autant de temps par la route pour retourner vers le lieu de l’atterro, que par la voie aérienne la veille pour y aller. Car non seulement mon auto n’est pas équipée de la clim, mais le circuit de refroidissement du moteur a un problème de fonctionnement, qui me conduira quelques semaines plus tard à remplacer le radiateur principal. Pour le moment, afin d’éviter que l’aiguille de la température du moteur ne s’envole dans le rouge à la moindre côte ou au moindre ralentissement, sachant que dehors il fait déjà très chaud, je suis obligé de mettre régulièrement le chauffage et la ventilo à fond, en ouvrant grand les fenêtres, ce qui permet de maintenir la température du moteur en dessous d’une limite acceptable. Dans ces conditions, si dehors il fait 30 °C, dans la voiture, à la louche, il fait bien 40 °C… Très rapidement, je suis cuit ! Léthargique, assommé, incapable de rester vigilant au volant, en plus de la nuit presque blanche, je dois impérativement faire régulièrement des pauses dodo ou détente et rafraîchissement à l’ombre des arbres le long d’un chemin à l’écart de la route. Mais les pauses ne durent pas très longtemps, car la chaleur ambiante rend les siestes difficiles dans la voiture, et si je m’allonge dehors, les moustiques et autres insectes piquants rappliquent avant longtemps… Tout est prétexte pour m’arrêter : un joli patelin à visiter, un joli coin à photographier. J’en profite pour me balader dans Joigny et sur les bords de l’Yonne, et plus tard, dans les jardins du château d’Ancy-le-Franc. Peu à peu, je grignote du terrain et me rapproche du lieu où j’ai laissé mon aile, tandis que l’après-midi s’écoule au rythme où il doit s’écouler, profilant l’arrivée de la soirée et la promesse d’une température extérieure plus douce. J’aimerais quand même avoir récupéré mon aile avant la tombée de la nuit. Enfin, je traverse Venarey et retrouve l’arrivée du chemin sur la route 7 km plus loin. Pour aller jusqu’à mon aile avec mon auto, je ne vois rien de mieux que d’essayer une petite route qui part en montant et qui semble contourner la colline. C’est ainsi que j’arrive à une grande maison construite près du sommet de la colline, dont les propriétaires sont les fermiers qui n’en finissent pas de moissonner les champs tout autour (ils travaillent le matin, le soir et la nuit, car avec la chaleur dans la journée, la paille est trop sèche et les machines agricoles ne peuvent plus fabriquer les ballots correctement). Mon aile est à moins d’un kilomètre de la maison, le champ est accessible par un large chemin… et mes hôtes m’apprennent que le village qu’on voit à 2 km à l’est n’est autre que Flavigny-sur-Ozerain, là où sont fabriqués les célèbres bonbons à l’anis, et dont l’abbaye bénédictine Saint Joseph de Clairval offre le gîte pour la nuit aux pèlerins et aux vagabonds en quête d’un abri. Hier soir, je ne suis vraiment pas parti dans la bonne direction. Cela aurait pu être sympa de dormir dans une abbaye, et assurément dans un environnement beaucoup plus silencieux que dans le camping de Venarey. Le seul problème aurait été de rejoindre la gare à temps pour attraper le TER de 6h57. Mais il est bien connu que les moines se lèvent tôt, et peut-être que l’un d’entre eux aurait eu la bonté de me véhiculer à l’occasion d’une course matinale… Enfin bon, les choses se sont passées comme elles devaient le faire, et il y a toujours une leçon à en tirer, ne serait-ce qu’une bonne rigolade en repensant à ma nuit chaotique et à la galère de mon trajet exothermique de la récupe. Prêt pour le départ en direction du logis vers 19h30, avec la perspective réjouissante de rouler tranquillement dans une atmosphère plus fraîche et sur des routes moins fréquentées à la faveur de la nuit. Cependant, il serait dommage de quitter cette belle région sans avoir visité cette fameuse cité de Flavigny, riche en histoire et en édifices médiévaux. Alors je décide de prendre le temps d’aller arpenter toutes les rues, à l’affût d’un bâtiment, d’une statue, d’un point de vue, d’un passage étroit, et de toute curiosité qui se laisse encore découvrir dans la soirée. Notamment, jouxtant les bâtiments dédiés à la fabrication des bonbons à l’anis, une ancienne construction médiévale, transformée en espace archéologique, est proposée aux visiteurs, et bien que les grilles soient fermées, j’ai l’immense plaisir de savourer une fraîcheur vivifiante, sortant des lieux couverts et protégés de la chaleur, et qui s’offre à qui veut bien en profiter. C’est la béatitude. Alors voilà mon interprétation de la journée : j’ai été consumé dans l’enfer de la chaleur, dont beaucoup de gens ont dû souffrir aujourd’hui, pour mieux ressusciter ensuite en traversant ces lieux de prière et de fraîcheur, empreints de surcroît d’une haute et bienfaisante spiritualité ! Dans le seul bar-restaurant du quartier ouvert le dimanche soir, j’engage la conversation avec un couple de retraités, parents et beaux-parents des propriétaires, et comme l’homme vole aussi en ulm, nous nous enthousiasmons avec nos histoires respectives et la discussion va bon train. Mais il est temps de partir et cette fois, c’est pour de bon. Au prix de quelques nouvelles pauses dodo indispensables le long des 240 km jusqu’à mon domicile, je me glisse enfin, à une heure indéterminée dans la nuit, sous la couette de mon lit douillet après une bonne bière et une bonne douche bien méritées. Après analyse de mon vol, j’ai parcouru 180 km en 6h03, et les balises sont : Egry aéro, Barville-en-Gâtinais, Nargis, Flavigny-sur-Ozerain (la trace est visible sur http://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20193100 ). Un beau vol au-dessus d’une belle région, une récupe d’enfer, un sacré week end !

FL

mercredi 6 juillet 2016

Le km vertical ou FL 30 aux Noyers

Malheureusement je ne suis pas toujours accompagné pour des vols plus ludiques en altitude maîtrisés, je profite toujours d'une échappée solitaire pour tenter (sans prise de risque inconsidérée) de nouvelles choses.

Ce mercredi, l'objectif était donc de passer la barre fatidique (pour moi!) des 1000m, les conditions s'y prêtant, la journée n'ayant pas été trop thermodynamique, et trouvant les petits cumulus tout mignons, je prends la route vers 18h, sorti du travail direction les Noyers.

Montage rapide et constat de mon petit oubli : faire le plein !!

Moins d'1/4 de réservoir (9l pour mon petit PAP RM 80 light), ce qui représente un petit 2 litres, je me dis qu'avec une conso moyenne de 3,5 l/h, je peux faire ma tentative en restant centré au dessus de notre cher terrain.


3 paliers plus tard, me voilà à un peu plus de 1000m annoncés par mon nouveau micro gadget le GPSBip fraîchement reçu (altitude du terrain déduite).


Mais pas le temps de trop flâner, voilà que mon moteur cale lamentablement.


La descente se fera en mode parapente pour constater que mon réservoir est quasi vide en bas !


Bilan :
20 minutes de montée gaz à fond avec 3 paliers, 15minutes de descente sans moteur, et un réservoir avec moins de 33cl à l'arrivée.

Pendant la montée je me suis éloigné au plus au dessus du village de Noyers (la route plus précisément) où j'ai subi ma coupure moteur, mais aucune inquiétude avec la finesse de la voile et malgré le léger vent de face 9km/h, pour rejoindre le terrain.

Une remarque toutefois, arrivé à 150m, un vent fort (20km/h), c'était levé.

Phénomène local ou pas, il sera présent jusqu'à mon départ vers 21h15.
En tout cas je suis heureux d'avoir pu atteindre ce nirvana, j'espère en atteindre un autre le 23 juillet prochain, jour de mon mariage à Erquy (Côtes d'Armor) !!



OO

dimanche 3 juillet 2016

Si j'aurais su j'aurais pas venu

Pas de regret d'être venu voler ce beau dimanche, en dépit d'une météo peu avenante.

Il y avait la place pour quelques petits vols entre les gouttes de pluie.et la couche nuageuse grise



La vidéo est là https://vimeo.com/173251950

BdlB