samedi 29 avril 2017

Rencontre à Loulappe

Récit de vol du Samedi 29 avril 2017
Un ciel de traîne s’installe au nord de la Loire entre deux perturbations, l’une de la veille, et l’autre à venir le lendemain. Une fois n’est pas coutume, le vent est plutôt du secteur sud-est, ce qui m’invite à surveiller la météo sur le site de Saint Martin sur Armançon. Le vent annoncé étant finalement trop faible dans l’Yonne, je me rapatrie vers Egry, où Michel est toujours enthousiaste pour me remorquer. Au terrain, il se trouve que le vent n’est pas si faible que cela, à vue d’oeil entre 10 et 15 km/h, et que les rafales, probablement dues aux thermiques naissants, sont quand même bien soutenues. Décollage en chariot dans une accalmie vers 13h40, après un vol exploratoire de Michel en ulm (c’est un rituel !), qui m’annonce une base des nuages à 1200 m. La première pompe n’est pas extraordinaire, et je la quitte avant d’atteindre le nuage, pour filer vers des nuages plus gros qui se dessinent au nord-ouest. Le premier est un leurre, aucun thermique. Premier point bas à 500 m sol sous le second, où le thermique recherché se présente enfin. D’abord timide pendant quelques minutes, il prend soudain de la puissance pour m’emmener rapidement jusqu’à la base du nuage à plus de 1300 m. La dérive étant relativement importante, je décide d’abandonner l’idée d’un triangle pour filer à nouveau dans le sens du vent et tenter une distance vers la Normandie. Cependant, il faut rester prudent, car la masse d’air et le sol étant relativement humides (il a plu la veille, et le matin à Egry, il y avait une bonne épaisseur de brume), les cumulus « hongrois » peuvent être de la partie. Une fois sorti des barbules en direction de Pithiviers, j’ai le plaisir de survoler et d’admirer la forteresse médiévale de Yèvre-le-Châtel. Puis c’est au tour du centre ville de Pithiviers, notamment en spiralant dans un thermique qui me propulse à nouveau dans les barbules. Plus loin vers le nord-ouest, finie la rigolade. Les thermiques sont mous, déconcertants, et les nuages sont trompeurs. Les endroits ensoleillés au sol pouvant créer des contrastes thermiques (villages, champs de terre de couleur claire) sont inopérants, et la baisse de mon altitude devient inquiétante. A 700 m sol, une pompe un peu plus régulière m’enveloppe dans un coin sans nuage… Mes repères sont balayés. En fait, un petit nuage se forme quelques minutes plus tard, et disparaît rapidement. Des étalements se forment dans le ciel, ce n’est pas bon signe. Même les planeurs quittent ce secteur. Qu’à cela ne tienne, tant que je ne suis pas posé, il faut continuer à avancer et à chercher des thermiques. Les choses s’améliorent avant de survoler la N20 puis la A10, où la base du nuage s’élève à 1500 m sol. J’ai même le plaisir d’apercevoir une buse qui balise la pompe, et qui me double allègrement. Après, c’est à nouveau la morosité sous des nuages qui s’étalent de plus en plus. Je saute de pompouillette en pompouillette sans vraiment gagner de la hauteur. A la faveur d’une éclaircie autour de Boisville-la-Saint-Père, un dernier thermique digne de ce nom me remonte à 1400 m. Un clin d’œil en passant vers Aigneville, d’où il me reste de nombreux souvenirs de vol libre. Ensuite, sous les étalements, trouver des thermiques devient quelque peu aléatoire. En l’absence de forêt pour restituer la chaleur quand il n’y a plus d’ensoleillement, il faut survoler les champs de maïs ou les champs de colza. Les seconds étant nombreux dans la région, j’ai une chance de rester en l’air encore un peu, pour autant que le vent, qui s’est renforcé, ne hache pas trop les courants ascendants. En abordant la jolie vallée de l’Eure, qui serpente entre quelques étangs, entourée de verdure, et jalonnée de quelques villages, un ultime thermique me permet de gagner à peine 100 m, et puis après c’est fini. Atterrissage dans un champ de terre au sud de la rivière (pour plus de discrétion par rapport à la route à grande circulation qui passe juste au nord), entre la rangée d’arbres et une petite ligne électrique parallèle au cours d’eau, non loin d’une ferme où j’espère mettre mon aile à l’abri en cas de pluie avant la récupe. Il est bientôt 16h15. Le vent souffle, et le ciel est complètement couvert.

La chance me sourit à nouveau lorsque, juste après le transport mon aile sur le chemin à côté du champ pour la replier, un homme et deux de ses enfants arrivent en 4x4 à ma rencontre. Ils n’ont jamais vu de delta et sont émerveillés en découvrant mon aile. Ils veulent tout savoir en se demandant comment ça vole et comment j’ai pu voler jusqu’ici ! Naturellement, c’est avec grand plaisir que je réponds à leurs questions. Devançant mes pensées, l’homme me propose carrément d’aller chercher sa grande remorque de 5 m de long pour mettre mon aile dans sa ferme à l’abri des intempéries. J’accepte bien volontiers, à condition de placer quelque chose entre mon aile et la remorque pour amortir les secousses. De grands sacs en plastique épais feront l’affaire. Trois quarts d’heure plus tard, l’équipe revient avec tout le matériel. Mais il faut se dépêcher, car ils doivent aller à la messe à 18 heures (dans la seule église plantée au milieu des champs, c’est insolite), et la maîtresse de maison a rappelé qu’ils ont aussi organisé un buffet après l’office. La remorque est immense. Outre les céréales, qui constituent l’essentiel de leurs revenus, ils cultivent également des sapins de Noël (il faut attendre sept ans avant de les couper), et les transportent grâce à cette remorque. Une fois celle-ci rangée sous un grand passage couvert de leur ferme avec mon aile dedans, ils me déposent sur la route vers Courville-sur-Eure, où s’arrêtent des trains allant directement à Paris. En moins d’une heure de marche à un rythme soutenu, je suis rendu à la gare, où des gens attendent justement le prochain train vers Paris. J’apprends que celui-ci est très en retard, ce qui me laisse donc encore une chance de monter dedans après l’achat du billet. Une fois installé confortablement dans une rame, l’idée me vient que si le train a eu une demi-heure de retard, c’était pour m’attendre, c’était pour me permettre de l’attraper après mon effort pédestre et de rentrer au logis pas trop tard ! Le lendemain matin, après une bonne bière, une bonne douche, et une courte nuit, le RER m’emmène à Etampes où j’attrape un bus (avec un horaire unique le dimanche matin à 9h20), qui me conduit au centre ville de Pithiviers. Parmi les agglomérations autour d’Egry desservies par des transports en commun, Pithiviers est la plus proche (17 km), devant Malesherbes (24 km) et Montargis (30 km). En quatre voitures (de préférence interceptées à un feu rouge, sinon le stop fonctionne difficilement) et un peu de marche, je suis rendu à mon auto vers 11h30. Le ciel est clair, le vent du sud-est s’est renforcé, et on aperçoit au loin vers le sud-ouest les prémices de la perturbation qui arrive. Retour paisible chez le fermier, ponctué d’une pause dodo sous un déluge tant attendu par les agriculteurs. Quand mon aile est enfin attachée sur le toit de mon auto, la pluie a cessé, et en évitant de rouler trop vite vers mon logis à l’est où l’orage s’est décalé, il y a des chances que l’aile reste sèche au cours du trajet. Avant de partir, je vais saluer mon hôte pour le remercier, et il m’invite à entrer dans sa maison. En plein déjeuner dominical avec des amis, ils sont ravis d’accueillir un adepte du vol libre. Ils veulent en apprendre davantage sur la pratique de cette activité qui les impressionne et qui fait rêver le chef de famille. Alors, devant un auditoire conquis, c’est avec grand plaisir que je leur raconte certaines de mes histoires qui les tiennent en halène et qui font grandir à la fois leur enthousiasme et leur appréhension. Au bout d’un certain temps, ne souhaitant pas abuser de leur gentillesse, je prends congé en les laissant terminer leur repas. L’accueil de ces gens a été formidable, c’est génial de faire de telles rencontres dans le cadre du vol libre. Retour au logis juste avant la pluie qui durera toute la nuit. La distance parcourue entre Egry, la gare d’Auxy et Loulappe, lieu de mon atterrissage, s’élève à 101 km. La route est longue pour atteindre la Normandie, mais j’espère avoir l’opportunité un jour de me poser non loin du lieu de villégiature de notre cher et dévoué président (du DPCNP) et de déguster quelques bols de cidre avec lui, quoique qu’il me faudra tout de même soulever discrètement un coin de la TMA de Deauville pour me glisser en dessous ! Encore une belle journée de vol libre, des beaux souvenirs, et l’envie toujours plus folle de recommencer et d’aller plus loin !

Frédéric

dimanche 23 avril 2017

Quelle journée!!


Vol d'une heure aux Noyers pour estimer ma consommation, montée au plafond 1200m, et je me suis gelé quelque chose de coton!!

J'espère que Louis et Benoit ont bien volé à la Landelle, car le vol motorisé était très agité, dès que les nuages ont laissé passer le soleil cela à commencé, sans mon harnais je me serais fait éjecter deux fois dans cette journée


Au sol je retrouve François qui viens voler; nous volerons de concert vers Val de Reuil où des surprises nous attendent; un Morane Saulnier de 1935 qui vole, un Colibri Jaune étonnant, et un BB Jodel !!


A gauche le BB Jodel et le Colibri jaune


Et cela vole:





JP

Yoyo à Lalandelle

Ce dimanche 23 avril, 3 membres du club purent concilier leur devoir civique et une sortie en parapente dans le Vexin.

Le vent et les thermiques non complètement établis en début d'après midi, ne nous laissèrent pas le choix du point d'atterrissage :  cela se termina toujours en bas sur le chemin pour les quelques 4-5 vols faits par chacun.

A ce jeu là, Benoit réussit le vol le plus rapide, améliorant très certainement son record précédent (45 secondes !). Il faut préciser toutefois que la végétation de bout de décollage, a été réduite très efficacement avec un taille-haie par un pilote local ce qui a permis d'optimiser les trajectoires.

Octave, dans le vol suivant, fit la prise d'altitude la plus impressionnante du début d'après midi...

Et enfin, Louis enchaîna les plus longs zig-zags sur la crête du décollage nord,
 

Au point de ne même plus prêter attention aux copains piétons qu'il aura survolés, obnubilé de n'avoir pu dépasser l'altitude du décollage.

Nous quitterons le site fourbus par nos randonnées pédestres, avec la satisfaction d'avoir parcouru brièvement mais intensément toutes les séquences de vol, en admirant l'essaim de parapentistes locaux évoluant au dessus du décollage

Les quelques prises de vues sont là, et comme vous avez été sages, vous aurez droit en premier à la vidéo sur Vimeo qui fait un peu le yoyo, puis à celle sur U-tube, déshakée et rognée sur les côtés.


mardi 18 avril 2017

Vol du 18 avril 2017

Au matin du mardi 18 avril 2017, après une activité matinale la veille à Saint Benoît pour accompagner notre ami du même prénom dans ses premiers remorqués, c'est à nouveau le branle-bas de combat à la maison pour retourner à la base ulm, cette fois avec mon aile, pour essayer de profiter d'une superbe journée dont les émagrammes montrent des profils aérologiques à faire rêver. Vent au sol NNE de 15 km/h à 20 km/h, plafonds vers midi annoncés vers 1400 m, et s'élevant plus haut dans l'après-midi. Le hic, c'est qu'il va faire froid (-4°C à 1500 m...). Triple épaisseur de vêtements, cagoule sous le casque, manchons spécial ulm que j'ai placés sur la barre de contrôle, histoire de me réchauffer régulièrement les mains déjà gantées. Décollage vers 12h45 (à pied, et en trois pas grâce au vent de face), première pompe effectivement jusqu'à 1400 m. J'enquille direct au-dessus de la Sologne, profitant déjà de quelques alignements de cumulus, c'est l'euphorie. En dessous, si on voit de la forêt partout, ce n'est quand même pas l'Amazonie, et des champs posables accessibles depuis ma position apparaissent régulièrement. A l'est de Nouan-le-Fuzelier, je vole à nouveau dans les barbules, à plus de 1600 m, c'est formidable. Et puis après, c'est la Berezina. Sous le cumulus suivant vers Salbris, qui me semblait pourtant bien sympathique, impossible de centrer correctement la pompe, qui est tellement molle et hachée que l'exercice devient aléatoire. Point bas à 540 m, lente remontée à 780 m, et puis c'est fini. Le problème est que les champs posables dans le secteur sont plutôt rares. Alors j'utilise l'altitude qui me reste à prospecter un champ correct. Une fois celui-ci choisi, je m'y tiens. En plus, il est à côté d'une ferme ensoleillée, donc qui devrait déclencher un thermique. Que nenni, les bulles sont toujours aussi hachées. A 250 m sol, je prépare mon approche en faisant des S au-dessus de la forêt sous le vent du champ. Dans le sens du vent, celui-ci ne fait que 200 m de long et il est entouré entièrement par des arbres ayant bien une vingtaine de mètres de hauteur. Ma hantise est d'effacer le champ en finale... A cause des manchons sur la barre de contrôle, je ne parviens pas à fixer la cordelette des volets dans le taquet coinceur. Deux fois, les volets repassent en lisse, tandis que l'aile accélère... Panique à bord, je prends le taureau par les cornes pour fixer correctement cette p... de cordelette. Ouf, les volets sont tirés à fond, le vent de face fait son effet de frein par rapport au sol tandis que la pente de mon aile augmente enfin. Passage au ras des arbres à la lisière du champ, un virage à droite et un virage à gauche pour éviter de trop manger du terrain, courte finale, gradient de vent, posé. Il est bientôt 14 heures... Ce champ était celui " de la dernière chance ", mais tout va bien. J'ai atterri dans de l'herbe grasse, il n'y a pas mieux. Un homme vient à ma rencontre pour me dire que je nage en plein milieu d'une parcelle qui est recouverte de produits phytosanitaires (ils font pousser du fétuque), et qu'il vaudrait mieux éviter de me lécher les doigts ! Une chance inouïe : on m'apprend qu'un des ouvriers doit partir à 15 heures pour rentrer chez lui à Lorris (au nord de Sully) et qu'il peut m'emmener volontiers. Impeccable, cela me laisse le temps de replier mon aile et de la ranger le long de la clôture à l'extérieur du champ. Pendant ce temps, les cumulus défilent majestueusement dans le ciel... quoiqu'ils sont en train de grossir et de se charger au nord. De la pluie tombe sur le trajet vers Sully. A 16 heures, je suis rendu à mon véhicule, c'est royal. Comme disaient les gens accueillants du domaine où j'ai atterri (le Bois Lurette, accessible par la N20 au sud de Salbris), " je suis bien tombé " ! Les jolis villages traversés au cours de mon retour nonchalant vers Salbris pour récupérer mon aile et saluer le gardien méritent bien un peu de tourisme. Au sud du Cher, j'imagine que ce devait être le festival des cumulus haut perchés, mais pour ce qui est de leur rendre visite par la voie aérienne, ce sera pour une autre fois. La Sologne a peut-être besoin qu'on s'y frotte à plusieurs reprises avant de livrer ses subtilités !


Psst : Et ce sont encore des parapentistes qui nous ont mis la pige en parcourant plus de 200 km en décollant d'un site orienté nord entre Chaumont et Langres (Charmoilles) et en se posant entre Mâcon et Lyon. Un autre parapentiste a également décollé de Saint Marc d'Ouilly au sud de Caen pour aller atterrir en Loire?Atlantique (156 km)... Bravo à eux, c'est le moins qu'on puisse dire !

FL

lundi 17 avril 2017

Remorqué à Saint Benoit

Ce lundi, sur le terrain de Saint Benoit sur Loire, on s'active matinalement pour le montage de l'aile, un Titan
 Les cannes d'extrémité d'ailes demandent un peu d'effort..
  
Le matériel est prêt. voici mon nouveau largueur, réalisé dans les ateliers de Louis.
Cette journée n'aurait pas été possible sans la persuasion, l'assistance et l'énergie de Frédéric, qui souhaitait faire partager sa passion pour les longs vols deltas démarrés grâce à un remorqué. Ci dessous il organise l'installation de l'aile sur le charriot, avec quelques difficultés dues au roulettes du delta. Le charriot est très précieux pour le décollage, les roulettes se sont avérées indispensables pour les atterrissages....
 
Il  convient de souligner la patience et les compétences de William, le pilote du remorqueur, qui ne s'est pas laissé démonter par les quelques égarements d'un débutant...

   


Ceci est la toute première tentative, bien vite soldée par une rupture du fusible due à la montée trop rapide de l'aile delta: le résultat ci dessous, le filin s'enfuie brutalement pendant que le pilote conserve l'anneau sur le largueur....et qu'il doit se magner pour engager un atterrissage

 

On reprend tout calmement, il s'agit de laisser l'aile delta se désolidariser plus tôt du charriot pour éviter une montée en fusée, puis de maintenir un effort musclé à piquer tout au long du vol. A la dernière tentative, on arrive à proximité de la Loire et avec une aile delta qui suit approximativement l'altitude du remorqueur (ou bien souvent c'est le remorqueur qui ajuste au mieux son altitude)

Si l'altitude respective des deux volatils est plus conforme à une bonne pratique, en revanche les oscillations en virage prennent de l'ampleur, une roue apparait à droite....
  
puis une à gauche

 Et ce sera donc à nouveau un larguer volontaire avec l’indéfectible largueur
Une constance lors des 4 vols de cette journée, la qualité très moyenne des atterrissages, mais nobody is perfect, et tout le monde peut s'améliorer
Un grand merci à nouveau à Frédéric, William et Louis remorqué pour m'avoir permis d'effectuer mes premiers vols en remorqué. La suite???  Réparer tout d'abord mon overdrive pour tenter de mieux contrôler la position par rapport au remorqueur, refaire des essais, et peut-être gouter de vols prolongé dans les ascendances...

la vidéo de nos exploits est là



BdlB et FL

dimanche 16 avril 2017

Agréables vols à Saint Clair

Beaucoup d'hésitation pour le choix des activités aériennes, ce dimanche 16 avril. Le vent est prévu de secteur Ouest Nord Ouest dans le Vexin. De plus, il devrait souffler de plus en plus fort tout au long de la journée. 2 pilotes matinaux tentent l'expérience en libre à Saint Clair sur Epte

Les conditions d'ascendance sont changeantes: soit on peut zigzaguer une longue minute à l'altitude du sommet... 
Soit on monte comme un bouchon à une cinquantaine de mètres au dessus du plateau, ce qui permet de faire la traditionnelle photo avec la chaussure


 De toute façon, cela se termine assez rapidement par une remontée à pied avec un baluchon sur le dos
Puisque certains voulaient déplier leur aile delta (un Exxtacy et un Titan), on se meut sur le site de la Côte des deux amants, ou le soleil printanier rend le paysage lumineux.
Ci dessous le magnifique terrain d'atterrissage. (ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas du large terrain après la route, mais plutôt du triangle partiellement caché par la pente et qui peut nécessiter pur les deltas, une approche technique en "L")
Parmi les 2 décollages, c'est le seul qui soit suffisamment accueillant et dégagé pour donner envie de monter une aile delta. Mais le vent est terriblement de travers et turbulent, faisant renoncer un parapentiste à tenter le décollage.

De plus la journée a été longue, la perspective d'un long portage, d'un décollage chaotique,  d'un atterrissage sur un terrain encombré et de projets de vols dans un futur proche, font renoncer nos deux deltistes.

On ne peut qu'envier les pensionnaires qui passent un beau séjour dans ce château, à proximité de ce beau site.


La vidéo de cette agréable journée est là

20170416 saint clair from benoit de laboulaye on Vimeo.

samedi 15 avril 2017

La balade des 5 châteaux


François est un ami pilote de pendule que tout le monde connaît sur la base des Noyers.

C’est lui qui a décrit à Jean cette balade (et il y en a d’autres), qu’il en soit remercié.

Plus précisément, il y a quatre châteaux et une belle église...

Vue d’ensemble:

Les Noyers > Château de Dangu > Château de Boury-en-Vexin > Château de Vaudancourt > Église Saint-Martin de MontJavoult > Chateau d'Alincourt > Retour sur les Noyers


Il y a des vaches partout, on est chanceux ! En vol on a toujours le N14 à main droite qui nous ramène facilement en direction du terrain.

On vole dans quel espace ?

On est sous la TMA PARIS 4 au sud de Gisors qui commence à 3500 pieds.
On respecte les hauteurs de survol des villages bien évidement.
A noter la Zone de Voltige Avion au ras de la national 14, c'est plus au niveau de Buhy/Buchet.


A voir par là

Les distances :
  • Les Noyers > Dangu > Boury-en-Vexin > Vaudancourt > MontJavoult 10,6 km
  • Montavoult > Chateau d'Alincourt 3,6km
  • Chateau d'Alincourt > Les Noyers 11km
Soit une balade de ~25km

Tout le monde connait Dangu et son château :


Traversez l'Epte et partez dans le même axe sud-est pour le château de Boury-en-Vexin, ici pris au zoom :


Toujours sur le même axe, vous survolez Vaudancourt :


Vous voyez déjà à 3km sur un mamelon, en piquant un peu plus sud, l'Eglise Saint-Martin de Montavoult :


Ensuite, on vire à droite pratiquement à 90° pour revenir sur la N14 dans une forêt qui cache le château d'Alincourt ; un vrai bijou avec ses tours :


Et voilà, on rentre maintenant, soit on tire tout droit sur les Noyers, soit on rentre sur ses pas pour revoir sous un autre angle tous ces paysages.

JP

dimanche 9 avril 2017

Où est Caen ?


Deux pilotes du club se sont laissés tenter par les conditions printanières sur le site de Clécy: Manu et moi.

2 vols soutenus pour chacun. Pour moi, le plafond à 1000 avec vue sur la ville de Caen et la mer.

Ci- joint quelques preuves de cette belle journée

Voici les préparatifs de Manu et le début de vol




Mazette, il y avait du monde en l'air ! C'était bien la bonne journée pour aller voler en parapente, Peut être moins en delta où il aurait fallu slalomer entre les parapentes. Et on peut supposer qu'après le vol, il y avait aussi du monde dans le resto au bord de la mer pour conclure agréablement la sortie

OP

jeudi 6 avril 2017

Vol du 6 avril 2017 (version complète et détaillée)

Jeufosse, site mythique, sur les hauteurs de la Seine entre Mantes-la-Jolie et Vernon, pour des départs de vols de distance par vent de secteur nord-est à nord-nord-est, est jusqu'à présent réservé aux parapentistes expérimentés et autorisés par le club gestionnaire ( http://thermiquefrancilien.org/ ). Le record de distance de ce site a été battu le 3 mai 2014 par les compétiteurs de l'équipe de France qui avaient flairé la bonne journée, et dont le meilleur s'est posé à 10 km de la Tranche-sur-Mer, après avoir parcouru 370 km en neuf heures de vol. Pendant ce temps, cette même journée, je me demandais bien où j'allais pouvoir décoller avec mon aile, le vent étant mal orienté à Bar-sur-Aube et jugé trop fort à Aigneville pour sortir l'ulm en sécurité, le site de Lalandelle étant trop dangereux à mes yeux, et celui de Barneville étant tout simplement impraticable pour les deltas à cause de la végétation. Finalement, je m'étais rapatrié, avec Michel Moussier, sur le site du Marais Vernier, où nous avions volé une heure et demie entre 19h et 20h30 avec la vue sur la Seine et le coucher de soleil en guise de consolation. Les démarches de rapprochement avec les Thermiques Franciliens pour ouvrir le site aux deltistes avaient aussitôt été relancées (elles avaient été initiées en 2013, et mises en sommeil à la suite du décès de Luis). Ouverts et compréhensifs, les responsables des Thermiques Franciliens ont toujours été favorables à cette idée, mais ils souhaitaient toutefois, et à raison, valider un décollage test en delta avant d'ouvrir le site aux deltistes qui en font la demande et qui remplissent les conditions. Je m'étais donc porté volontaire et ma candidature avait été acceptée. Outre la présence, en bas de la colline, de la route, du chemin de fer, de la Seine, et de l'île non posable à cause de l'absence de barque, obligeant les pilotes à prendre impérativement de la hauteur pour aller atterrir derrière le site ou plus loin vers le sud-ouest, en respectant le couloir aérien jusqu'à Dreux et Tillières-sur-Avre et délimité par les TMA et les CTR voisines, la difficulté supplémentaire du site de Jeufosse est l'étroitesse de l'espace dégagé dans la pente, avant la végétation qui était assez développée en contrebas de l'aire de décollage. Ce détail n'est pas trop un problème pour les parapentistes, dont les voiles, une fois en l'air, sont déjà placées dans l'écoulement laminaire à quelques mètres au-dessus du sol, créant ainsi la portance nécessaire avant de soulever le pilote. En delta, ce n'est pas pareil, puisqu'il faut courir dans la pente avec l'aile sur les épaules et avec la bonne incidence de l'aile avant de décoller. En 2014, l'état de la végétation en contrebas ne permettait pas de courir suffisamment dans la pente pour décoller en sécurité. Le danger de voir l'aile heurter les branches des arbres était bien trop grand. Pour décoller en delta de ce site dans son état, il fallait que l'aile porte déjà sur le bord de la pente, afin de réduire la course au minimum, donc il fallait que le vent de face soit suffisamment soutenu. Nous avions estimé qu'un vent de 20 km/h était acceptable. Le dimanche 15 juin 2014, les conditions attendues se sont présentées, et nous nous sommes retrouvés sur place, avec le président des Thermiques Franciliens et deux deltistes, dont Michel M., venus pour voir et pour m'assister au décollage. Car si le vent était soutenu, il fallait s'attendre également à ce que la turbulence soit de la partie. Les informations données par la balise donnaient un vent du NNE de 25 km/h en moyenne, et 42 km/h maxi. Mais Michel avait mesuré 15 km/h à 28 km/h avec son anémomètre, et comme celui-ci était à deux mètres au-dessus du sol, les valeurs nous semblaient plus pertinentes vis-à-vis de mon aile que celles de la balise perchée au-dessus d'un arbre. Pour augmenter encore la portance de mon aile au décollage, et quitter le sol le plus rapidement possible, j'avais également pris soin de tirer les volets aux trois-quarts, ça aide. Quand, pendant quelques secondes, j'ai pu maintenir l'aile horizontale dans le vent à nouveau dans l'axe, je me suis élancé. Grosse frayeur, mon aile s'est enfoncée en se dirigeant droit vers les arbres à quelques mètres à droite et en contrebas. Immédiatement,  j'ai tiré sur le montant gauche pour corriger la trajectoire. Et puis juste après, j'ai vu le haut du premier arbre en bas dans le creux se rapprocher aussi dangereusement. Alors j'ai levé les jambes pour passer au-dessus sans accrocher les branches... Et après, c'était fini, j'étais passé, ouf ! J'ai pu ensuite m'élever au-dessus de la crête et partir sur la campagne vers le sud-ouest. Pour évacuer la peur rapidement, la concentration nécessaire pour piloter dans les minutes qui ont suivi le décollage fut un excellent exutoire. Ayant atterri à 80 km du site, Michel est venu me récupérer, un peu par hasard alors qu'il se promenait en voiture dans les environs. Après avoir repassé le film, je pouvais dire que mon décollage avait été vraiment chaud. Les copains ont eu peur eux aussi, car ils m'avaient vu partir aux arbres. Après discussion entre nous, nous avions conclu qu'en raison de la turbulence, les rouleaux créés par les arbres en contrebas qui entouraient l'aire de décollage, qui plaquaient vers le sol tout objet volant ayant le malheur de s'en approcher, et dont je n'étais absolument pas conscient, pouvaient être à l'origine de ce gag. Il se peut également qu'une rafale soudaine ait amplifié le phénomène tout en me poussant avec l'aile vers les arbres sur la droite. Il se peut enfin que j'aie aussi décollé comme un pied et au mauvais moment, mais en l'absence de film ou d'un regard expert, nul n'a pu l'affirmer. En tout cas, il était hors de question pour moi de décoller à nouveau en delta de ce site dans son état du moment et que je trouvais dangereux. J'ai expliqué qu'il est impératif de couper quelques arbres en contrebas de la pente si nous voulons tenter un nouvel essai de décollage en delta. Fidèles à leur accueil sympathique, coopératif et constructif, les responsables des Thermiques Franciliens, qui avaient bien compris le problème, étaient prêts à agir pour nous aider, dans la mesure de leurs moyens. Prenant en compte ma demande dans leur politique de gestion du site, ils ont alors entrepris des démarches auprès des instances administratives locales et environnementales, afin d'obtenir les autorisations nécessaires pour élaguer et couper quelques arbres, et élargir l'espace dégagé dans la pente de l'aire de décollage. Leur patience et leur persévérance ont porté leurs fruits. Un an et demi plus tard, toutes les autorisations nécessaires étaient signées, et en mars 2016, j'ai rejoint volontiers les parapentistes venus débroussailler leur site, pour les saluer, pour leur donner un coup de main, et aussi pour indiquer au vaillant utilisateur de la tronçonneuse quels arbres devaient être coupés. Malheureusement, en 2016, malgré deux ou trois tentatives, aucune journée n'a finalement présenté des conditions favorables pour décoller en delta à Jeufosse. Mars 2017, nouveau débroussaillage du site, auquel j'ai participé bien naturellement, et nouvel élagage de quelques arbres dont les branches avaient grandi. Un mois plus tard, le jeudi 6 avril 2017, une bonne journée pour décoller en delta s'est enfin présentée.

    Les émagrammes NOAA prévoyaient en milieu de journée un vent au sol de 10 kt du NE au NNE, avec un plafond à 1000 m, et le site " topmétéo " annonçait un vent au sol du 45° / 16 km/h à midi, et du 40°/ 15 km/h à 14h, avec un plafond de 1100 m et une couverture nuageuse évoluant entre 4/8 et 5/8 au cours de la journée. Le plafond prévu n'était pas terrible, mais suffisant pour décoller, prendre de la hauteur, et aller se poser derrière. Le président des Thermiques Franciliens et le responsable du site de Jeufosse m'ont donné le feu vert, bien qu'ils ne pouvaient se déplacer pour assister au décollage. Ils m'ont fait confiance. J'ai pu également compter sur la présence de Benoît, président de mon club et fraîchement retraité, qui a accepté de se déplacer pour filmer l'évènement et aussi pour m'assister au décollage si nécessaire. Cela m'a rassuré, car ne sachant pas si d'autres parapentistes viendraient tenter leur chance, au moins je ne serais pas seul. Ce fut également l'occasion pour Benoît de découvrir ce site qu'il ne connaissait pas. Nous nous sommes retrouvés en fin de matinée, en même temps que trois parapentistes qui ont décollé rapidement vers midi une fois le vent installé. J'étais prêt à décoller vers midi et demi (les volets de mon aile étaient à nouveau tirés aux trois quarts). Par chance, un quatrième parapentiste est arrivé et a bien voulu m'assister au décollage tandis que Benoît filmait. Il n'était pas question de décoller dans une accalmie, pour les raisons évoquées précédemment. La vitesse du vent n'était pas excessive (15 km/h en moyenne, rafales à 20 km/h d'après mon anémomètre), mais avec suffisamment d'irrégularités pour déséquilibrer mon aile. Finalement, la présence de deux solides gaillards (dont Benoît) pour tenir mon aile, dont les longues plumes étaient difficiles à discipliner dans les rafales, a été tout simplement salutaire. Après plusieurs hésitations, quand j'ai pu enfin stabiliser mon aile dans le vent avant le retour d'une accalmie, je me suis élancé. En trois pas, je fus en l'air, passant largement au-dessus des arbres en contrebas. Il était environ 12h45, et il était temps, car le poids de l'aile (47 kg), cumulé à mes efforts pour la tenir lorsque mes deux assistants la lâchaient, sans oublier la tension nerveuse inhérente à cette phase délicate, commençaient à me vider un tantinet de mon énergie. Le parapentiste qui m'a aidé avec Benoît a décollé dans la foulée. Nous avons volé ensemble pendant un petit moment, à tricoter dans la zone entre le décollage et Bonnières sur Seine, avant d'enrouler un thermique qui a daigné m'emmener jusqu'au plafond (inférieur au plancher de la TMA Paris 5 qui surplombe le secteur à 4500 ft QNH, c'est-à-dire à 1372 m au-dessus de la mer). La suite ne fut que du bonheur ! Après mon atterrissage à la fin de la journée, j'ai appelé naturellement Benoît pour lui donner de mes nouvelles. Avec élégance, il a puisé dans son humour léger et sensible pour envoyer en début de soirée un email à quelques membres du club, dans lequel il a écrit : " Bonjour, j'ai trouvé Frédéric en petite forme aujourd'hui, seulement 5 heures de vol depuis Jeufosse, du coup je n'ai pas eu le temps de finir mon film avant qu'il ne se soit posé. " Ben oui, petite forme en effet, notamment pour tenir mon aile au décollage, qui ne demandait qu'à faire du rodéo au gré des turbulences. Un grand merci aux deux âmes charitables qui m'ont admirablement soutenu dans cette épreuve délicate. En petite forme également pour résister au froid là-haut qui n'en finissait pas de m'engourdir, malgré des gants plus épais. Les prévisions météo indiquaient un ciel à moitié bouché avec des plafonds à 1000 m, alors je m'étais dit que mon vol ne durerait pas longtemps, juste pour montrer faisabilité du décollage en delta, et c'est en toute quiétude que j'avais laissé mon Damart Thermolactyl à la maison. Bon, je dois reconnaître que la volonté de profiter de cette belle journée en priorité a été plus forte que les inconvénients. Il n'empêche que les thermiques étaient un tantinet hachés, et que j'ai passé beaucoup de temps à tourner et tourner comme un manège tandis que le vent travaillait pour moi. Les plafonds moyens n'ont pas été très hauts, entre 1200 m et 1400 m QNH, plus une fois à 1600 m après Dreux. Pour couronner l'affaire, les nuages avaient quasiment disparu au sud-ouest de Dreux et à l'ouest de Chartres. Il fallait donc viser les champs de couleur claire, en tenant compte de la dérive avant d'enrouler quoi que ce soit. Parfois, et même souvent, j'enroulais un thermique en me demandant d'où il venait, mais peu importe, il était là, pour quelques tours avant de le perdre, et d'en enrouler un autre un peu à côté ou un peu avant ou un peu après, jusqu'à ce que le gain d'altitude soit suffisant pour ne pas passer plus de temps à tenter de grappiller quelques mètres. Deux points bas au cours du vol, à moins de 300 m sol, à me convaincre que le vol était fini, et puis c'était reparti, au-dessus ou sous le vent d'un champ de couleur claire, avec parfois un cumulus qui se formait et qui disparaissait avant même d'avoir atteint les barbules, et parfois avec les odeurs de fumier au-dessus des fermes. Les vallées de la Seine et de l'Eure, la Beauce, la vallée du Loir, et une partie la Touraine ont ainsi défilé sous mes yeux, en voyant nettement l'évolution des paysages. En fin de journée, le ciel était tout bleu, et Tours se dessinait au loin vers le sud-est. Les thermiques étaient faibles et toujours hachés par un vent qui lui ne faiblissait pas, et la restitution des forêts ne fonctionnait pas tandis que leur taille grossissaient singulièrement vers le sud. Alors je me suis dit qu'il était temps de trouver une prairie pour atterrir. Et, ça tombait bien, un champ d'herbe immense entouré de quelques bosquets et exempt d'animaux me tendait les bras. Une fois au sol, il y a eu quelques minutes un peu sportives où mon aile a failli être emportée tandis que je la portais vers une rangée d'arbres au vent, afin de pouvoir la replier dans un endroit protégé. Il était environ 18 heures quand j'ai appelé Benoît pour le soulager d'une attente angoissée qu'il masquait tant bien que mal en essayant de finir le montage des films ! Moins de deux heures plus tard, mon aile était dissimulée dans un fossé, mais toujours dans le champ, et je me suis alors rendu compte que les vaches avaient réinvesti les lieux bien plus tôt que je ne le pensais. Bigre. Dans l'ignorance de leurs réactions possibles sachant que mon vêtement était rouge, j'ai pris soin de faire le grand tour du champ avant d'en trouver l'entrée et d'aller à la rencontre des habitants de la maison juste à côté. L'homme, propriétaire de chevaux, mais non des vaches, m'a accueilli avec beaucoup de sympathie, et m'a expliqué que si les vaches tombent sur mon aile dans le fossé, elles ne se priveront pas de jouer au bulldozer avec. Il valait donc mieux la mettre à l'abri. Ayant appris à voler en delta à Annecy il y a longtemps (c'est insolite), le courant est tout de suite bien passé entre nous, et il m'a carrément proposé de chercher mon aile à pied à travers champ (environ 300 m) et de la ramener dans son jardin, où elle serait bien protégée. A ma traditionnelle question " où sommes nous ? ", il m'a répondu qu'on est dans la commune de Savigné-sur-Lathan, à une quinzaine de kilomètres au nord de la Loire et à une trentaine à l'ouest de Tours. Puis il m'a emmené jusqu'au village voisin. En quatre véhicules sans attente entre deux, je fus rapidement rendu sur les bords de la Loire à Tours. Le dernier TGV du jour vers Paris (à 22h14) m'a permis de regagner mon logis à Brétigny pour y dormir une nuit relativement courte, d'autant plus courte que je devais me lever assez tôt pour un entretien au boulot le matin, que j'ai pu honorer sans faillir. Pour regagner Jeufosse à pied et en transports, c'est facile, il m'a suffi d'arriver à la gare Saint Lazare aux heures de pointes où un train direct s'est arrêté à Bonnières, et de faire un peu de stop juste à la sortie de la gare où une âme bienveillante, enthousiasmée par un brin de causerie, m'a conduit directement jusqu'à mon auto, dans l'environnement paisible du soleil couchant et du gazouillis des oiseaux.

    Le samedi fut consacré à un petit voyage en Touraine pour récupérer mon aile chez mon hôte, et comme toute la famille était là, une causerie animée et bien sympathique s'est naturellement engagée entre nous autour d'une bière rafraîchissante en cette fin de journée ensoleillée. Corrézien de naissance (un grand sourire s'est dessiné sur son visage lorsque j'ai évoqué l'endroit où j'avais atterri le 1er mai 2016), cet ancien militaire, qui était souvent en déplacement et dont l'épouse est bavaroise, s'est reconverti depuis quatre ans avec succès dans le transport de bagages, de vélos, et accessoirement de personnes, pour les nombreux touristes en randonnée pédestre ou cycliste le long de la Loire. Départ tardif de chez lui, arrivée nocturne au logis, alors le dimanche, repos bien mérité, histoire de regonfler la petite forme. La trace de mon vol est disponible sur : https://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20210260 . J'ai parcouru 200 bornes, et bien qu'à chaque vol sur la campagne, j'essaie d'aller le plus loin possible, je ne m'y attendais vraiment pas. Benoît a réalisé un beau travail pour le montage de la vidéo, rythmée et amusante, de cette matinée à Jeufosse. Elle est disponible  sur : https://vimeo.com/212544661 . Le mot de passe éventuel est : dpcnp. En cas de difficulté pour voir la vidéo en ligne, il est toujours possible de la télécharger (cliquer sur l'onglet en bas à droite de la page viméo - 250 Mo pour la taille maximale). La vidéo montre clairement que ça décolle tout seul avec un vent faible à modéré, et qu'on passe sans problème au-dessus de la végétation en contrebas. Elle montre aussi que dans ces conditions, il est recommandé de ne pas arriver seul et de prévoir, ou de recruter sur place, une assistance au décollage. A d'autres occasions, je pourrai peut-être décoller avec un vent plus faible (2 ou 3 km/h en moins), sans oublier que le bon rendement de la crête n'est aussi valable que si elle alimentée avec un minimum de vent. Vu le temps que j'ai passé à tricoter avant d'enrouler une pompe décente (25 mn), il ne faut pas non plus décoller avec un vent un tantinet trop faible (si les parapentes peuvent raser les arbres, mieux vaut éviter ce petit jeu pour les deltas). Concernant la question sur l'évitement des zones réglementées sans système de navigation, j'ai répondu que je me base sur des repères visuels issus des cartes et de google earth, notamment pour sortir du couloir jusqu'au segment entre Dreux et Tillières sur Avre. Ensuite, je m'appuie sur mes souvenirs visuels du secteur issus de mes années de vols au départ de la base ulm d'Aigneville, entre Chartres et Bonneval. Jeudi, j'ai tamponné dans la TMA Orléans 7 (par le nord ouest), celle qui est au-dessus de la base de Châteaudun, mais elle est très souvent inactive l'après-midi, et cela m'a été confirmé par un appel à la tour de contrôle à la base aérienne de Bricy. En revanche, la base aérienne de Tours est très souvent active, et il faut contourner les TMA ou passer en dessous si on peut voler et avancer à moins de 1067 m QNH. Cela dit, on voit sur la vidéo de Benoît qu'un parapentiste a trois appareils, deux smart phones et un vario-GPG, et cela m'a impressionné, car les parapentistes sont vraiment bien équipés. Sur la CFD parapente, j'ai vu qu'un autre parapentiste a parcouru 230 km vers le sud-ouest ce même jour au départ de la base de treuil au sud-est de Nemours. Je crois que c'est un site qui mérite d'être connu et fréquenté par les parapentistes désireux voler sur la campagne. Lorsque j'ai examiné les zones qu'il a traversées au-dessus de la Sologne, et qui étaient sûrement actives car elles relèvent des activités de la base aérienne d'Avord, je me suis rendu compte qu'il a conduit sa route pour passer juste au coin d'une zone, ou au-dessus d'une autre, ou encore en dessous d'une troisième... Bon, plus moyen d'y échapper, je dois apprendre à utiliser ces applications pour smart phones équipés d'un récepteur GPS, et cela tombe bien, car mon ami Phong m'en a justement donné un il y a six mois, et Jean nous a révélé l'existence d'un logiciel gratuit, intitulé SD VFR, et qui fournit en temps réel la position du smart phone sur la carte aéronautique OACI au 1/500000e. C'est exactement ce qu'il me faut pour affiner la navigation en vol. Pour terminer sur une note d'enthousiasme, Gérard a écrit par email un joli compliment, plein d'encouragement : "  Bravo pour ton vol, un bel engagement pour des kilomètres qui valent chers au regard des conditions ! "

FL

Départ du site de Jeufosse


Ce Jeudi d'avril est choisi pour  valider le décollage en delta depuis le site de Jeufosse, les prévisions météo indiquant une force et une direction du vent appropriées.

Le décollage de Jeufosse demande un peu de portage depuis le parking. Là avec une aile de près de 50 kg, il s'agit plutôt de traction :

Traction grandement facilitée par 2 belles roues

Le site surplombe les 2 bras de la Seine et l'atterrissage de secours :  l'île dont on ne revient en barque que si on a résolu le problème du transport du chou, de la chèvre et du loup. Le second bras de la Seine ne se voit qu'en se penchant au bout du site.

L'objectif de tout pilote décollant de ce site  est bien entendu de sortir du bocal et de faire de la distance. Ici le poste de pilotage d'un des 4 pilotes de parapente vu ce même jour sur le site

 Le vent manque de constance, une rafale de vent soulève allègrement un parapentiste, juste après le gonflage de la voile face voile
  

La préparation de l'aile, un Atos, ne prendra qu'une petite heure

Voilà l'aile montée, exhibant ses 13 mètres d'envergure

Prêt à décoller avec un seul assistant tenant la plume gauche

On réquisitionnera un second assistant, en charge aussi de la prise de vue, pour stabiliser l'aile dont les longues plumes sont difficiles à discipliner dans les rafales de vent

C'est parti, avec un survol à une hauteur largement suffisante au dessus des arbres en contre-bas du décollage. Frédéric récolte les résultats des efforts de débroussaillage du site lors de la journée de mars, journée à laquelle il a participé
 
 Et l'Atos s'élève rapidement au dessus du décollage


La vidéo du décollage est là
Pour la suite, c'eut été super de pouvoir accompagner en vol Frédéric pour continuer les prises de vue, mais très au delà de mes capacités de deltiste, donc je vous livre son récit ci-dessous.

BdlB et Frédéric

Entre la "bousculade" du retour au logis jeudi soir, celle du boulot aujourd'hui toute la journée, et celle d'aller
quand même récupérer mon auto à Jeufosse ensuite, je n'ai pu découvrir les vidéos du décollage que ce soir (avec un grand plaisir). Elles me permettent notamment de voir qu'avec le vent qu'il y avait (15 km/h en moyenne, rafales à 20 km/h),ça décolle tout seul et que je passe largement au-dessus de la végétation en contrebas (et de surcroît sans les rouleaux qui avaient été créés par les arbres non encore coupés en juin 2014 et qui m'avaient fichu à l'époque une belle frayeurau décollage). A d'autres occasions, je pourrai donc décoller avec un vent plus faible (2 ou 3 km/h en moins), sans oublier que le bon rendement de la crête n'est aussi valable que si elle alimentée avec un minimum de vent, et vu le temps que j'ai passé à tricoter avant d'enrouler une pompe décente, il ne faut pas non plus décoller avec un vent un tantinet trop faible (si les parapentes peuvent raser les arbres, mieux vaut éviter ce petit jeu pour les deltas).

Cela dit, petite forme en effet, et la présence de deux solide gaillards (dont Benoît) pour tenir mon aile,
qui ne demandait qu'à gigoter comme une anguille au gré des turbulences, a été tout simplement salutaire.
Un grand merci à eux ! En petite forme également pour résister au froid là-haut qui n'en finissait pas de m'engourdir, malgré des gants plus épais. Mais les prévis météo indiquaient un ciel bouché avec des plafonds à 1000 m, alors je le suis dit que mon vol ne durerait pas longtemps, juste pour montrer faisabilité du décollage en delta,et c'est tou t naturellement que j'ai laissé mon damart thermolactyl à la maison !

Bon, je vous accorde que la volonté de profiter de cette belle journée en priorité à été plus forte que les inconvénients. Il n'empêche que les thermiques étaient un tantinet hachés, et que j'ai passé beaucoup de temps à tourner et tourner comme un manège tandis que le vent travaillait pour moi. Plafonds moyens pas très hauts, entre 1200 m et 1400 m QNH (une fois à 1600 m après Dreux, car avant, il y avait aussi la TMA Paris je-ne-sais-plus-combien, limitée à 4500 ft QNH). Pour  couronner l'affaire, les nuages avaient quasiment disparu au sud-ouest de Dreux et à l'ouest de Chartres. Il fallait donc viser les champs de couleur claire, en tenant compte de la dérive avant d'enrouler quoi que ce soit. Et parfois (et même souvent), j'enroulais un thermique en me demandant d'où il venait, mais peu importe, il était là, pour quelques tours avant de le perdre, et d'en enrouler un autre un peu à côté ou un peu avant ou un peu après, jusqu'à ce que le gain d'altitude soit suffisant pour ne pas passer plus de temps à tenter de grappiller quelques mètres.
Deux points bas, moins de 300 m sol, à me convaincre que le vol était fini, et puis c'était reparti,
au-dessus ou sous le vent d'un champ de couleur claire, avec parfois un cumulus qui se formait et qui disparaissait avant même d'avoir atteint les barbules (et parfois avec les odeurs de fumier au-dessus des fermes).La campagne des vallées de la Seine et de l'Eure, de la Beauce, de la vallée du Loir, et de la Touraine ont ainsi défilé sous mes yeux, en voyant nettement l'évolution des paysages. En fin de journée, ciel tout bleu, j'apercevais Tours au loin vers le sud-est, thermiques faibles et hachés par un vent qui lui ne faiblissait pas, la restitution des forêts ne donnait rien tandis que leur taille grossissaient singulièrement vers le sud, alors je me suis dit qu'il était temps de trouver une prairie pour atterrir.

Et, ça tombait bien, un champs d'herbe immense coincé entre eux forêts et exempt d'animaux me tendait les bras. Une fois au sol, il y a eu quelques minutes un peu sportives où mon aile a failli être emportée tandis que je la portais vers la grande lisière des arbres au vent, afin de pouvoir la replier dans un endroit protégé. Il était environ 18 heures quand j'ai appelé Benoît pour le soulager d'une attente angoissée qu'il masquait tant bien que mal en essayant de finir le montage des films ! (sourire).  Moins de deux heures plus tard, mon aile était dissimulée dans un fossé, mais toujours dans le champ, et je me suis alors rendu compte que les vaches avaient réinvesti les lieux bien plus tôt que je ne le pensais. Bigre. Dans l'ignorance de leurs réactions possibles sachant que mon vêtement était rouge, j'ai pris soin de faire le grand tour du champ avant d'en trouver l'entrée et d'aller à la rencontre des habitants de la maison juste à côté.

L'homme, propriétaire de chevaux, mais non des vaches, m'a accueilli avec beaucoup de sympathie, et m'a expliqué que si les vaches tombent sur mon aile dans le fossé, elles ne se priveront pas de jouer au bulldozer avec, et qu'il valait donc mieux la mettre à l'abri. Ancien deltiste à Annecy (c'est insolite), le courant est tout de suite bien passé entre nous, et il m'a carrément proposé de chercher mon aile à pied à travers champ (environ 300 m) et de la ramener dans son jardin, où elle serait bien protégée. Un brin de causerie, il m'a expliqué qu'on est à une quinzaine de kilomètres au nord de la Loire et à une trentaine à l'ouest de Tours (d'après le gps, j'ai parcouru un peu moins de 200 bornes), puis il m'a emmené jusqu'au village voisin.

En quatre véhicules sans attente entre deux,  je fus rapidement rendu sur les bords de la Loire à Tours.
Le dernier TGV du jour vers Paris (à 22h14) m'a permis de regagner mon logis à Brétigny pour y dormir une nuit relativement courte, d'autant plus courte que je devais me lever assez tôt pour un RdV au boulot le matin,que j'ai pu honorer sans faillir. Pour regagner Jeufosse à pied et en transport, c'est facile, il suffit d'arriver à Saint Lazare aux heures de pointes où un train direct s'arrête à Bonnières, et de faire un peu de stop juste à la sortie de la gare où une âme bienveillante, enthousiasmée par un brin de causerie, me conduit directement jusqu'à mon auto, dans l'environnement paisible du soleil couchant et du gazouillis des oiseaux.
Demain samedi, voyage en Touraine, pour récupérer le matériel chez mon hôte.

Alors je crois que dimanche, je vais me reposer un peu, histoire de regonfler la petite forme !

FL