mardi 18 avril 2017

Vol du 18 avril 2017

Au matin du mardi 18 avril 2017, après une activité matinale la veille à Saint Benoît pour accompagner notre ami du même prénom dans ses premiers remorqués, c'est à nouveau le branle-bas de combat à la maison pour retourner à la base ulm, cette fois avec mon aile, pour essayer de profiter d'une superbe journée dont les émagrammes montrent des profils aérologiques à faire rêver. Vent au sol NNE de 15 km/h à 20 km/h, plafonds vers midi annoncés vers 1400 m, et s'élevant plus haut dans l'après-midi. Le hic, c'est qu'il va faire froid (-4°C à 1500 m...). Triple épaisseur de vêtements, cagoule sous le casque, manchons spécial ulm que j'ai placés sur la barre de contrôle, histoire de me réchauffer régulièrement les mains déjà gantées. Décollage vers 12h45 (à pied, et en trois pas grâce au vent de face), première pompe effectivement jusqu'à 1400 m. J'enquille direct au-dessus de la Sologne, profitant déjà de quelques alignements de cumulus, c'est l'euphorie. En dessous, si on voit de la forêt partout, ce n'est quand même pas l'Amazonie, et des champs posables accessibles depuis ma position apparaissent régulièrement. A l'est de Nouan-le-Fuzelier, je vole à nouveau dans les barbules, à plus de 1600 m, c'est formidable. Et puis après, c'est la Berezina. Sous le cumulus suivant vers Salbris, qui me semblait pourtant bien sympathique, impossible de centrer correctement la pompe, qui est tellement molle et hachée que l'exercice devient aléatoire. Point bas à 540 m, lente remontée à 780 m, et puis c'est fini. Le problème est que les champs posables dans le secteur sont plutôt rares. Alors j'utilise l'altitude qui me reste à prospecter un champ correct. Une fois celui-ci choisi, je m'y tiens. En plus, il est à côté d'une ferme ensoleillée, donc qui devrait déclencher un thermique. Que nenni, les bulles sont toujours aussi hachées. A 250 m sol, je prépare mon approche en faisant des S au-dessus de la forêt sous le vent du champ. Dans le sens du vent, celui-ci ne fait que 200 m de long et il est entouré entièrement par des arbres ayant bien une vingtaine de mètres de hauteur. Ma hantise est d'effacer le champ en finale... A cause des manchons sur la barre de contrôle, je ne parviens pas à fixer la cordelette des volets dans le taquet coinceur. Deux fois, les volets repassent en lisse, tandis que l'aile accélère... Panique à bord, je prends le taureau par les cornes pour fixer correctement cette p... de cordelette. Ouf, les volets sont tirés à fond, le vent de face fait son effet de frein par rapport au sol tandis que la pente de mon aile augmente enfin. Passage au ras des arbres à la lisière du champ, un virage à droite et un virage à gauche pour éviter de trop manger du terrain, courte finale, gradient de vent, posé. Il est bientôt 14 heures... Ce champ était celui " de la dernière chance ", mais tout va bien. J'ai atterri dans de l'herbe grasse, il n'y a pas mieux. Un homme vient à ma rencontre pour me dire que je nage en plein milieu d'une parcelle qui est recouverte de produits phytosanitaires (ils font pousser du fétuque), et qu'il vaudrait mieux éviter de me lécher les doigts ! Une chance inouïe : on m'apprend qu'un des ouvriers doit partir à 15 heures pour rentrer chez lui à Lorris (au nord de Sully) et qu'il peut m'emmener volontiers. Impeccable, cela me laisse le temps de replier mon aile et de la ranger le long de la clôture à l'extérieur du champ. Pendant ce temps, les cumulus défilent majestueusement dans le ciel... quoiqu'ils sont en train de grossir et de se charger au nord. De la pluie tombe sur le trajet vers Sully. A 16 heures, je suis rendu à mon véhicule, c'est royal. Comme disaient les gens accueillants du domaine où j'ai atterri (le Bois Lurette, accessible par la N20 au sud de Salbris), " je suis bien tombé " ! Les jolis villages traversés au cours de mon retour nonchalant vers Salbris pour récupérer mon aile et saluer le gardien méritent bien un peu de tourisme. Au sud du Cher, j'imagine que ce devait être le festival des cumulus haut perchés, mais pour ce qui est de leur rendre visite par la voie aérienne, ce sera pour une autre fois. La Sologne a peut-être besoin qu'on s'y frotte à plusieurs reprises avant de livrer ses subtilités !


Psst : Et ce sont encore des parapentistes qui nous ont mis la pige en parcourant plus de 200 km en décollant d'un site orienté nord entre Chaumont et Langres (Charmoilles) et en se posant entre Mâcon et Lyon. Un autre parapentiste a également décollé de Saint Marc d'Ouilly au sud de Caen pour aller atterrir en Loire?Atlantique (156 km)... Bravo à eux, c'est le moins qu'on puisse dire !

FL

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