dimanche 21 mai 2017

Aérologie déconcertante

Des cumulus, il y en avait ce dimanche, mais en effet pas toujours faciles à atteindre.

Je suis allé tenter ma chance à Saint Benoît, avec William comme pilote remorqueur.

Vent annoncé et confirmé du SE pour 15 km/h. Une option Bar sur Aube était envisageable, mais le vent annoncé (10 km/h) étant trop faible pour y voler décemment en delta, j'ai préféré éviter de reproduire le flop du 9 mai.

La veille, j'ai bien tenté de convaincre notre président de m'accompagner avec son Titan-aiglon, mais il était retenu par une grande réunion de famille. C'est quand même terrible, ces obligations familiales qui ne tiennent pas compte de la météo ! (sourire).

Décollage vers 12h45 (il y avait la fête du club au terrain, alors William a papoté un peu). Il y avait des cumulus partout, c'était génial. Première pompe perdue après 180 m de gain, et un puis un tas. 16 mn de vol!

Second décollage vers 13h20, avec un peu plus de combativité pour exploiter les thermiques. Trois heures de vol, et posé dans la Beauce à 20 km de Chartres, entre la A10 et la ligne TGV.

L'aérologie a été passablement déconcertante. Les thermiques étaient très irréguliers, du genre + 2 m/s et -2 m/s dans le même quart de tour de spirale... ou alors ils étaient trop étroits pour ma pauvre aile rigide. Les thermiques devenaient plus réguliers à partir de 900 m à 1000 m sol. En dessous, c'était systématiquement la cacophonie aérologique.

De quoi enflammer en tout cas la tension nerveuse. Le plafond max était vers 1400 m, voire 1500 m dans les barbules. La dérive plutôt de l'ESE étant significative en altitude, ma direction du jour a été vers le nord-ouest, en prenant soin de contourner la TMA de Bricy, donc il fallait passer par Pithivers pour être libéré ensuite de la contrainte des espaces aériens.

Après Pithiviers, le vent s'est renforcé, et le ciel relativement bien pavé en cumulus suggérait qu'il était encore possible d'atteindre Chartres et peut-être au-delà. Cependant, les nuages devenaient plus espacés, ce qui augmentait le risque de me retrouver trop bas en arrivant sous le nuage suivant et d'être soumis à nouveau à une chance aléatoire pour remonter sans trop galérer. Deux points bas m'ont été fatals. Le deuxième était d'ailleurs à 150 m sol, juste à côté d'un groupe d'éoliennes dont j'ai pu ainsi estimer la hauteur (en évitant de jouer à Don Quichotte).

Distance parcourue = 90 km (base ulm de Saint Benoît, Sully, Pithiviers, Epincy, à 3 km à l'ESE de Boisville la Saint Père). La trace gps montrera que le vent soufflait à 23 km/h à la fin du vol. Pas étonnant que le vent ait eu raison des maigres thermiques dans les basses couches. A partir de 17h30, les nuages ont complètement disparu. Apparemment, la journée n'était pas extraordinaire pour voler sur la campagne. La Normandie est encore très loin !

Retour au terrain en stop par la N154 entre Chartres et Orléans, puis par le trajet habituel le long de la Loire jusqu'au terrain. Encore une chance : un jeune homme d'une ferme à Epincy m'a gentiment déposé à côté d'une aire de stationnement de la N154, et puis un autre, qui rentrait tôt chez lui avant d'aller travailler à 6 heures du matin chez Amazon m'a carrément déposé à Saran dans la banlieue nord d'Orléans. Sur la route après le terminus du tram à l'est d'Orléans, le stop ne fonctionnait plus, bien que je n'en finissais pas d'appuyer sur les boutons des feux pour qu'ils passent au rouge et me permettent ainsi de parler aux conducteurs. En voyant une auto récupérer un jeune homme qui l'attendait, j'ai sauté sur l'occasion en me précipitant vers l'auto avant que la porte ne fût refermée, et j'ai demandé à la conductrice si elle voulait bien m'avancer un peu. Comme elle était joviale, elle a accepté. Elle m'a demandé si je faisais du stop, j'ai dit oui, et elle m'a répondu "vous êtes fou" !! Curieusement, les deux derniers véhicules qui m'ont transporté étaient conduits par un français d'origine turque, puis par un jeune homme parlant très mal le français et qui allait travailler la nuit dans une usine de betteraves... Je me suis autorisé à penser que des gens ayant connu des difficultés sont plus enclin à rendre service, bien que, heureusement, de nombreuses personnes possèdent encore cette qualité naturellement. Je fus rendu à mon auto vers 21h45, juste avant la tombée de la nuit, puis à mon logis vers 1h30 via une excursion nocturne dans la Beauce pour récupérer mon aile.

Sur la CFD parapente, on voit que des parapentistes ont bien tiré leur épingle du jeu, notamment au départ de Bar sur Aube où les conditions devaient être meilleures, avec un dérive annoncée et confirmée de 10 km/h. L'un d'entre eux a parcouru 107 km en 5 heures, un second a parcouru 175 km en 6h50 (posé à Beaune la Rolande), et un troisième, bien connu pour ses records de distance, a parcouru 178 km en 5h30 au départ de Vix, près de Châtillon sur Seine pour aller se poser à Pithiviers. Chapeau !

FL

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