dimanche 1 mai 2016

Premier vol de 300 km en delta

Le dimanche 1er mai 2016, contre toute attente, c’est-à-dire malgré un vent relativement fort annoncé par les prévisions, les conditions se sont révélées excellentes pour réaliser un vol de distance en delta. Pour ma part, j’ai « pulvérisé » mon record de distance : 335 km, entre Aigneville (ma base ULM favorite au nord-est de Bonneval où je volais jusqu’à l’année dernière), et Naves, au nord de Tulle en Corrèze. Mon vol a duré 6h37.

Voici l’histoire. Je suis inscrit sur la liste de diffusion de l’équipe de Jean Souviron (champion des records de distance en delta en France et Navarre) et de Frédéric Salviat, qui volent avec leurs copains deltistes dans le sud-ouest de la France (Terrasson à l’ouest de Brive, Limoges, Montauban, Périgueux, etc..), et qui sont des grands amateurs de distances quand c’est possible. J’ai été prévenu le 29 avril au soir un peu par « hasard » (mon téléphone portable était laissé allumé, alors qu’il devait être éteint) d’une superbe journée qui se profilait pour le 1er mai pour tenter des vols de distance, alors que je terminais la récupe de mon auto et de mon aile par le système D à l’occasion d’un vol au départ de Saint Benoît sur Loire la veille (atterrissage en Bourgogne entre Clamecy et Avallon sous les étalements, à la suite duquel j’ai d’ailleurs eu le plaisir de rencontrer une très belle personne, en parlant de son charisme car elle semblait un tantinet âgée ; étant très croyante et très respectueuse et à l’écoute de la nature, elle avait « reçu un signe » lui commandant de s’arrêter pour prendre l’auto-stoppeur qui sortait d’un chemin dans la campagne déserte, et finalement pour l’emmener carrément jusqu’à Auxerre où il a pu prendre le train vers Paris…). A peine revenu au logis et prêt à savourer une bonne nuit récupératrice, il est déjà question de remettre le couvert. Et pour quel festin ! Mais il y avait le problème du remorquage. William à Saint Benoît n’était pas très favorable à cause de la force du vent, qui laisse présager quelques turbulences, et aussi à cause de l’absence de l’autorisation préfectorale pour utiliser la nouvelle piste, notamment en cas de rassemblement. Michel Moussier, qui est le nouveau propriétaire de l’ULM qu’on utilisait à Aigneville et qui aurait pu nous remorquer à Egry, s’est cassé la patte en randonnée la semaine précédente. Pour résoudre le problème, les chasseurs de records ont donc décidé d’amener leur propre ULM, depuis Montauban, avec le pilote et la récupe !! Je suis impressionné par ces gens qui sont suffisamment motivés, soudés et organisés, pour se donner complètement les moyens de réaliser leur objectif. Il ne manquait plus qu’une base ULM dont la piste est orientée nord sud, qui soit un peu à l’écart des TMA militaires, et sans trop de colza autour. On a hésité entre Viabon et Aigneville. Le 1er mai, les TMA de Bricy et la CTR de Châteaudun étant inactives, tout l’espace aérien vers le sud est ouvert (sous réserve qu’il ne soit pas activé au dernier moment). Le vent du matin étant orienté du nord-nord-ouest, en décollant de Viabon, il nous aurait emmené rapidement au-dessus de la base aérienne de Bricy, l’agglomération d’Orléans, la Sologne… il valait mieux éviter. En décalant à Aigneville, on pouvait bénéficier de la Beauce jusqu’à Blois pour démarrer nos vols en sécurité alors que les conditions aérologiques en fin de matinée ne sont pas encore complètement établies. Donc on a préféré Aigneville, où Maître Hervé nous a accueilli à bras ouverts. La piste est entourée de colza, mais ce n’était pas grave, c’était même plutôt bien, car les cultures jouxtant le parking devant le hangar nous ont abrité du vent pour déplier nos ailes. Il est entre 9h30 et 10h, tout le monde s’active pour préparer son matériel et aussi monter l’ULM. Les gars sont gonflés à bloc pour tenter un vol de distance, et peut-être battre un record. Les cartes des prévisions montraient en effet une grande bande de cumulus s’étalant du nord au sud limitée en est-ouest à peu près entre Paris et Caen, des conditions idéales car elles sont homogènes sur une grand partie du territoire dans la direction du vent. Les acteurs sont, venant du sud-ouest : Jean Souviron, Thierry Parcellier (compétiteur), Frédéric Salviat (l’organisateur), leur pilote remorqueur (Jean-Paul), un pilote de rigide qui n’avait pas d’aile et qui est venu donner un coup de main (Louis), et je crois que c’est tout. Bruno Capelle (un vieux renard du vol de distance, sympa et humble) est venu aussi de Chaumont (52) avec son récupérateur, et avec Philippe Wagnon qui est monté de Grenoble ! Et moi, je me suis greffé à ce beau monde, en leur proposant le terrain que je connais bien. Je ne suis jamais arrivé aussi tôt au terrain pour voler, mais je me suis dit : soyons fous, il faut saisir la chance qui se présente, puisqu’ils sont là !! Pas de récupérateur, je n’en ai jamais, cela me gêne de demander à quelqu’un d’être à mon service, cela me gonfle de rechercher ce quelqu’un, et surtout il faut être en liaison radio, ce dont j’ai profondément horreur en l’air car entendre les autres pilotes raconter leur vie me déconcentre pour travailler les pompes, et plus simplement pour vivre le vol.

Les premiers cumulus naissent vers 11h. Jean décolle à 11h30, suivi de Thierry et de Fred. On décolle à pied, le vent soufflant à 13 kt. Le plafond s’élève déjà à 1000 m. Je décolle vers 12h30 (jamais décollé aussi tôt), suivi de Bruno et de Philippe. Une fois tout le monde en l’air, Jean-Paul et Louis ont replié l’aile de l’ULM, monté le chariot sur la remorque, et ils sont repartis tranquillement vers le sud. Auparavant, j’avais demandé conseil à Jean pour tenir en l’air alors que les plafonds sont bas et qu’on peut rapidement se retrouver au tas... Il m’a dit qu’il faut être « défensif », se rapprocher le plus possible du nuage tout en se laissant dériver, le vent travaillant pour nous. Il a également précisé que le matin, si les plafonds sont bas, en revanche les pompes sont serrées et nombreuses, et on ne doit pas (en général) avoir de difficulté à trouver un nouveau thermique quand celui qui nous enveloppe disparaît... C’est en général en début d’après-midi (quand je décollais jusqu’à présent), qu’un changement de rythme se produit, le plafond monte, les pompes sont plus puissantes et aussi plus espacées. Bien, étant plus rassuré, il n’y a plus qu’à se lancer ! En fait, j’ai bien passé les trois-quarts de mon vol en position « défensive », pour rester en l’air coûte que coûte (jusqu’à un certain point, naturellement), au détriment de la vitesse de croisière. Car les pompes étaient souvent « hachées », l’atmosphère était bien turbulente, et, malgré le « tricotage » habituel, il était difficile et épuisant de centrer correctement les thermiques, dont certains pouvaient être très puissants le premier demi-tour de spirale et envolés le second demi-tour (l’avis sera partagé par tout le monde au cours du débriefing du soir). Dans ces conditions plutôt « costaudes », la nécessité de se battre souvent dans les thermiques était éprouvante (les bonnes pompes tranquilles à 2 m/s qui emmènent directement au plafond étaient rares, ou alors sur une courte hauteur, et puis hop, disparues !). Ce n’est qu’à partir de 16h ou 16h30 que cela s’est un peu calmé, pour reprendre de plus belle entre 18h30 et 19 h peu avant mon atterrissage. En plus, il y avait le froid, qui finit par me vider de mon énergie malgré les protections, et alors là, il faut faire attention au jugement qui peut dérailler et me conduire à des actions erronées. Car si la température au sol ne dépassait pas 10 °C à 12 °C, entre 1500 m et 2000 m, elle dégringolait entre 0 °C et -5 °C (j’ai appris qu’il avait neigé ce dimanche au sommet du Puy de Dôme... !). Les éventuels points bas ont cet avantage de pouvoir au moins se réchauffer ! Au début du vol, je spirale dans quelques thermiques avec Bruno et Philippe, et c’est joli de voir les ailes évoluer dans le silence sous les nuages. Mais sans radio, je les perds vite de vue tandis qu’ils prennent de la distance. En fait, ce n’est pas plus mal, car ainsi je vole à mon rythme et je suis seul maître (et responsable) de mes décisions. La journée se déroule comme un « tapis volant », bien que rien ne soit jamais gagné à l’avance. Une partie des paysages de France défile sous mes yeux : le sud de la Beauce, la Loire, Blois et son château, le coin ouest de la Sologne, le Cher, le Berry, les étangs de Brenne. Les paysages sont toujours magnifiques (mais je n’ai pas d’appareil photo en l’air ni de caméra Gopro pour les filmer). Point bas après le passage de la Loire au sud-est de Blois, sans parvenir à trouver un thermique au-dessus des zones de contraste que je pensais favorables. Quelques jours après, il me reviendra en mémoire que la Loire constitue une barrière aérologique en vol à voile, qu’il vaut mieux traverser avec le maximum de hauteur. Un thermique providentiel, venu je ne sais d’où, m’a tiré d’affaire à moins de 400 m sol, mais il a fallu changer d’ascenseur pour atteindre à nouveau une altitude confortable (les plafonds dans l’après-midi sont montés à 1700 m puis à 1900m, voire 2000 m dans le nuage, par rapport à Aigneville à 135 m d’altitude). Plus au sud de Châteauroux, j’étais perdu : j’ai réussi à confondre les collines et la grande antenne à l’ouest de Limoges avec celles à l’ouest de Guéret. Mais ce n’était pas grave. Je trouve qu’il y a un certain charme à voler le plus loin possible au-dessus des paysages, dans le lit du vent, sans savoir où je suis. Je le saurai de toute façon tôt ou tard. Cela renforce le sentiment de liberté, le sentiment que le seul endroit où j’appartiens vraiment est la Terre, sans aucune frontière humaine. Il faut juste faire attention à rester éloigné des centrales nucléaires, des aéroports, de certaines TMA civiles, comme celles de Châteauroux et de Limoges qui restent actives même un 1er mai, et des zones militaires actives en semaine (information reçue sur la « toile » le matin ou la veille du vol). Quant au vario-GPS, je n’y touche jamais sauf pour le remettre en place s’il bouge (avec les gants de ski, il est impossible d’appuyer sur le bon bouton pour sélectionner un menu sans risquer de tout dérégler), donc ma position précise reste inconnue. J’ai bien survolé la A20, mais l’ayant croisée relativement en biais, j’ai cru que c’était une quelconque autoroute transversale est-ouest que je n’avais pas repérée. Finalement, je passe bien à l’est de Limoges, au-dessus de la Creuse, alors que je me croyais à l’ouest (comme Tournesol). Les paysages sont très jolis et très vallonnés, entre les lacs, les forêts, les cours d’eau qui serpentent, c’est magnifique. Notamment, deux plans d’eau attirent mon regard à l’est de ma route : le premier tout en longueur après le passage de la A20, qui est le lac d’Eguzon, et le deuxième une heure plus tard au contour irrégulier et dont émergent quelques îles, qui est le lac de Vassivière (lieu de vieux souvenirs de ski nautique avec Patricia et feu mon ami Cecil). Mais comme cela ne ressemble pas du tout à ce que j’avais vu au cours d’un vol il y a quatre ans où j’avais atterri près de Saint Junien à l’ouest de Limoges, je me contente de me laisser bercer doucement par la découverte aérienne de ces nouveaux paysages. Cependant, je me rends compte que leur beauté s’accompagne d’un certain danger, car en dessous, ce n’est plus la Beauce, et les champs posables pas trop courts ni trop bordés de haies ne sont pas légions. Mais la convection fonctionne toujours, c’est l’essentiel, et je savoure même le plaisir de voler sous une ou deux rues de nuages, entre 2000 m et 1600m... (tant pis pour le froid, je serre les coudes contre le corps et recroqueville mes doigts dans les gants régulièrement, eux-mêmes glissés dans des manchons qu’on utilise en ULM pendulaire). Au bout d’un moment, les collines boisées sont quand même hautes, les thermiques sont moins puissants ou alors trop turbulents pour être enroulés sereinement, le froid m’engourdit et l’énergie me manque un peu pour me « bagarrer », les champs posables sont rares, et mon altitude moyenne fond de plus en plus. Il est temps de songer à atterrir, en sécurité de préférence. Je me laisse dériver vers une agglomération flanquée d’une autoroute au nord avec un grand pont qui enjambe deux collines. Je me dis que pour y dormir ou y trouver un transport, ce doit être un bon endroit. Dans l’ignorance de la forme du relief plus vers le sud, notamment s’il devient moins accidenté bientôt ou non, il vaut mieux atterrir maintenant. Je ne veux pas me poser dans une vallée étroite, par crainte de me retrouver piégé par le relief et la turbulence sans pouvoir en sortir. Je repère un champ assez grand en longueur orienté selon la direction du vent, plutôt sur les hauteurs près des maisons. Il est un peu bombé comme le dos d’un chameau et il est entouré d’arbres, mais il est grand. Au cours des virages en « S » pour perdre les 200 m ou 300 m que j’estime avant de me mettre en approche, la turbulence s’en mêle à nouveau. Même debout dans mon harnais, avec les volets tirés à fond, le vario fait le yoyo au gré des thermiques furtifs et étroits mais puissants qui chahutent mon aile. Des virages à grande inclinaison me font perdre de l’altitude, mais la turbulence me déporte dangereusement vers les arbres. Deux fois, j’ai crié « non, non ! » en manoeuvrant pour éviter une trajectoire vers les arbres. Finalement, la seule chose qui reste à faire est de tirer à fond sur la barre de contrôle pour prendre de la vitesse et passer sous les sommets des arbres. J’espère y trouver un air plus calme. Avec les volets à fond, la  restitution de mon aile sera limitée, et avec le vent de face qui souffle encore bien, je ne risque pas d’effacer le champ. Cela fonctionne, je peux maintenant gérer le poussé final. Mais surprise, le champ est en dévers avec une pente sur ma gauche, non visible d’en haut, donc j’essaie d’orienter l’aile vers la partie montante du terrain. Dernier gag, au moment d’atterrir, je vois un fil de fer qui traverse le champ et qui me barre la route... alors je lève les pieds et me pose juste derrière... Ouf ! Atterrissage dur, un peu « technique », mais sans dommage pour mon aile ni blessure pour moi. Heureux de ce merveilleux vol, mais soulagé.

J’appelle Fred pour lui dire que j’ai bien atterri. Il est 19h10. Comme il répond, il a donc atterri également. Quand il me demande où je suis pour m’envoyer la récupe, impossible naturellement de lui répondre. En plus, je ne m’attendais pas à ce qu’on vienne me chercher, c’est super sympa de leur part. Alors je laisse mon aile près des arbres à l’abri du vent pour faire le tour du voisinage, qui commence au bout du champ, en espérant trouver une âme charitable qui pourrait me renseigner. La seule personne qui daigne sortir de sa maison à qui je demande poliment où nous sommes, en lui expliquant que j’ai atterri en delta non loin, est un homme bourru qui croyait que je me moquais de lui, et qui, en entendant mon accent qui n’est pas du sud, me lance : « vous êtes de Paris, vous êtes fada », et retourne illico dans sa tanière... Singulier... Alors j’intercepte une voiture, la dame au volant me répond avec beaucoup de curiosité et de courtoisie, et en plus elle me donne son adresse dans le village pour venir attendre la récupe une fois mon aile repliée. Finalement, c’est le conducteur de la récupe qui ira la trouver pour se faire indiquer le champ où je termine de replier mon aile. Et nous voilà partis, à la tombée de la nuit, et avec mon aile sur le toit, vers le point de ralliement, en l’occurrence la maison de Fred dans la campagne isolée à Villac, près de Terrasson. Merci au GPS routier.
En cours de route, une pensée pour mon ami Serge, originaire de Cornil entre Brive et Tulle, et qui y avait  célébré ses 50 ans d’une façon très originale et avec brio fin août 2011. Nous nous retrouvons au chaud dans une grande maison en pierres rouges et je savoure un moment de détente méritée. Cerise sur le gâteau, Fred nous offre une collation et nous trinquons au vin blanc. J’apprends la contre-performance de Jean qui s’est posé à Cour-Cheverny, près de Blois. Fred et Thierry se sont posés entre Limoges et Brive. Fred a parcouru 305 km en 6h20, et Thierry a parcouru 332 km en 6h52. Bruno et Philippe ont volé ensemble et ils ont atterri sur l’aérodrome du Bugue, le long de la Vézère. Jean est parti les récupérer pour éviter un retour trop tardif chez Fred. Ils ont parcouru la plus grande distance de nous six, en l’occurrence 381 km en 7h18, et aussi du site d’Aigneville, dont ils détiennent maintenant le record. Cependant, ils ont, eux aussi, été confrontés à une situation très délicate aux abords de la Loire, puisqu’ils ont été carrément sur le point d’atterrir entre Mer au nord-est de Blois et la forêt de Marchenoir. Heureusement, ils ont eu la chance d’être enveloppés à 100 m sol dans un puissant thermique providentiel. Tout le monde, excepté Jean, a franchi aujourd’hui la barre symbolique des 300 km, et c’est la première fois (la seconde ou plus pour Bruno). Euphorie générale. Jean est néanmoins un habitué de ce genre de vol, car, outre ses quelques records et autres vols de plus de 300 km aux quatre coins du monde, c’est lui qui, avec un autre pilote, avait battu le record de distance en France en 1998, en l’occurrence 398 km entre Poitiers et Tarbes. Ce record a ensuite été égalisé par « Opal » le 22 juin 2009 au départ de Saint Benoît, le lendemain de la fête de la musique, et cette belle journée m’était complètement passée sous le nez. Après une soirée bien animée en causerie de vol libre et une nuit trop courte dans un canapé chez Fred, Bruno et ses amis me déposent le lundi matin à la gare de Brive, où le train m’emmène à Paris en première tout confort et offre promotionnelle, puis à Aigneville via le TER jusqu’à Bonneval, tandis qu’ils rentrent à Chaumont. Un morceau de chance, un père dans son auto qui attendait sa fille qui sortait du TER accepte de m’emmener jusqu’au terrain. Nos échanges à propos de nos passions presque communes (il est modéliste) ont favorisé ce geste. Il est 15h30. Comme l’après-midi n’est pas trop avancé, et ma fatigue s’estompant un peu, je décide de redescendre maintenant chercher mon aile qui est rangée dans la grange chez Fred. Au plus court et au plus direct, 441 km à l’aller, 489 km au retour vers l’IdF, et quelques pauses dodo en route ont été nécessaires pour réaliser cette opération, et arriver frais comme un gardon à l’heure du petit déjeuner chez ma compagne avec, sortant tout chauds de la boulangerie, son pain favori et des pains au chocolat. Elle est pas belle, la vie ?!

Bon, j’espère que vous aurez pris du plaisir à lire ce récit. Pardonnez moi sa longueur et les éventuels détails surabondants, c’est l’enthousiasme ! Et j’espère qu’il suscitera des vocations, plus on est de fous, plus on rit ! (sans oublier les motorisations auxiliaires, existantes ou en cours de développement !). En tout cas, un grand merci à ces deltistes du sud-ouest qui ne reculent devant rien et qui m’ont offert une belle opportunité de réaliser un vol fantastique et de repousser ainsi mes limites ! Les traces de nos vols sont visibles sur :
http://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20185476 , http://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20185607 ,
http://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20185543 et http://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20185455 .
Ayant estimé la dérive d’après la trace de mon vol, j’ai trouvé 29 km/h dans la première pompe au début et 47 km/h dans la dernière avant d’atterrir. Le vent, déjà soutenu au décollage s’est bien renforcé au cours de la journée. Un détail m’a également amusé. Tous les pilotes, sauf moi, savent se servir de leur GPS (notamment en l’air grâce à l’usage de gants en néoprène avec extrémités des doigts amovibles que Fred m’a montrés le soir), et ils ont programmé un but à Fumel, où se dresse un joli château médiéval, entre Cahors et Villeneuve sur Lot. Par rapport à Aigneville, cela donnait un cap moyen entre le sud et le sud-sud-ouest. Or, le vent, ayant été plutôt du nord-nord-ouest, ne les poussait pas tout à fait dans la direction qu’ils avaient choisie, et ils se sont heurtés à la CTR de Limoges qu’ils ont dû contourner par l’ouest, par au-dessus ou par en dessous, leur faisant perdre du temps, dixit Thierry. Pour ma part, n’ayant rien programmé à l’avance, j’ai juste avancé dans le sens du vent après Blois. Par chance, il me faisait suivre une route passant à l’ouest de la CTR de Châteauroux, puis à l’est de la CTR de Limoges, en m’emmenant direct au-dessus du plateau de Millevaches. Eole a bien oeuvré, merci ! Pour finir, il faut quand même préciser que nous n’avons pas été les seuls en vol libre à profiter de cette journée. Les parapentistes ont superbement tiré leur épingle du jeu, en décollant du site de la Côte des deux amants, au sud-est de Rouen. La CTR d’Evreux était donc inactive, comme celle de Bricy. Le meilleur d’entre eux, qui se nomme Martin Morlet, a parcouru 414 km en 9h40 ! Ayant décollé vers 11h, il a su exploiter la journée jusqu’au bout puisqu’il s’est posé au coucher du soleil (lui aussi au sud-est de Limoges) : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20185566 . Il détient donc le record de distance en vol libre en France. Bravo ! Mais le challenge reste ouvert !

Frédéric










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