mardi 30 mai 2017

Cross millavois

Je reste encore en mode « prise en main » de la voile et lors de mon avant-dernier vol je me suis aperçu que mon vieux numérique était calé en mode manuel en surexposition…Pas d’image…
Et c’est bien dommage pour vous car je vais vous narrer ce week-end « à sensation’aile » ;o)
Pour ceux qui connaissent le plaisir de partager les cieux millavois de l’ascension, pour ceux qui n’ont pas encore eu ce plaisir, je leur souhaite que cette journée présage une saison mémorable !
Arrivée à Millau, pour 13H00, un peu de vent de Sud, 30°C dans la cuvette, des bulles blanches dans un ciel sans stratus, il fait chaud mais ça sent aussi bon qu’un BBQ au mois de février !
Un premier vol à 14H00 pour accompagner mon Dim que Roland à baptisé au-dessus du bénitier aveyronnais. Je suis mais c’est dur de ne pas monter et pour écourter le vol un classique passage par la descente bien engagée me rappelle combien il est nécessaire d’être en forme pour tenir cette manœuvre.
Moralité : il vaut mieux être léger pour encaisser les « G » ;o)
Après une bonne pause me voici à nouveau dans ma sellette pour un peu plus de 3H00, avec d’abord une tentative de promenade vers Fontaneilles et sa chapelle au Nord, attaquée à 2400 m et arrivée au ras du relief. Le retour vers Puncho s’est fait à la même altitude, bien moins fier de ces premiers kilomètres, mais toujours en vol !
Revenu au point de départ après une petite vingtaine de km et une vache évitée à Paulhe (pas l’animal, la fin du vol ;o), je retrouve une grappe quelques centaines de mètres au-dessus de notre Puncho sacrée, sans grande organisation, mais tout le monde reniflant l’air en quête d’un nouveau cycle, prêt à jouer les « parasithermiques ».
17H00, 1700 m, c’est relativement calme. Certains ont dégôté un ascenceur et partent déjà au loin, et voici 3 vautours qui arrivent de Massebiau, tranquilles, et qui commencent à tourner aux environs, mais eux aussi semblent chercher, ou attendre… 17H45, 1800 m, c’est pas follichon mais nous ne sommes plus que 8 (dont les 3 vautours qui sont revenus) au-dessus de la grappe qui louvoie en-dessous. On est peinards, un peu décalés sur le plateau, mais pas trop. Puis gentiment on se retrouve à tourner dans un début d’ascenceur qui finit par être sympa puisque quelques minutes plus tard on se quitte à 3080m. Je claque des dents depuis que j’ai passé les 2800 m mais tant pis que j’me suis dit, on ne laisse pas un pote en route, on l’accompagne jusqu’au bout ! Enfin quand c’est possible, que tout va bien et que c’est l’ascension ;o)
Là les vautours s’escampent, me laissant avec 2 cagistes et 2 cocons savourer un début de plané bien mérité, et quel plané !
On a pour ainsi dire pas dérivé, des cumulus naissants passent sous nos pieds alors que nous sommes à cette altitude où le ciel s’embrume et les bases des nuages sont toutes bien à niveau, je suis tremblant de froid mais que c’est bon !
Finie l’escadrille : 1 cocon part vers le Larzac, 1 cagiste est parti un peu plus tôt vers Paulhe et Fontaneilles, l’autre cocon met le cap sur le Pic d’Andan tandis que le dernier cagiste me suit vers Brunas.
Le pied : vol direct bras hauts, Brunas, puis le viaduc, l’alti indique 2900 m…
Un peu moins gelé je vire au Nord le long du viaduc, voici déjà la gare de péage, et la zone de St Germain, 2700 m…
Ce n’est plus un parapente, c’est un planeur ;o)
Le cagiste m’a suivi avec sa voile orange est resté un peu en arrière au-dessus de la ville. Les bras toujours calés en haut je continue le long de l’autoroute, passe la route de Cahors, et tourne au viaduc de Verrières, 2400 m…
Je passe au-dessus de la carrière, oblique légèrement pour voir le Pic d’Andan, le surplombe à 2100 m. Le téléphone sonne, me rappelant qu’il est 7 heures et que la petite famille est sans nouvelle. Direction la Plage, j’enroule une dégueulante en 360 bien tassés pour accélérer le mouvement. Lorsque j’aperçois le premier cocon qui était parti vers le Larzac en train de faire la même au loin, au-dessus de l’attéro delta. Je temporise. Là je me rends compte que la rentrée de S-SE qui était attendue a débuté, qu’il est trop tard pour rejoindre le Pic d’Andan et qu’il va falloir poser à la Plage en mode moins sympa.
Après 10 bonnes minutes à traverser une masse inconfortablement yoyotante je m’aligne proprement en entrée de terrain, sort de la sellette, débute l’arrondi, et voit la manche à air qui tourne…
Un tel vol méritait sans doute de n’être pas assez rapide et de mettre un genou à terre, mais P…, que c’était bon !
Le cagiste orange qui s’est posé pareil que moi mais couché dos vient vers moi pour partager la joie d’un tel moment en l’air. Me demandant l’altitude max il a explosé de rire. Lui aussi vole sans vario, nez au vent…
Quand il m’a demandé à combien je volais accéléré et qu’il n’arrivait pas à suivre il a failli pleurer car je lui ai répondu que j’avais juste volé bras haut ;o))
Je viens de boucler ma deuxième partie de vol en 1H15, le long d’une patate de presque 40 km, sans enrouler le moindre thermique avec une finesse de 40 !!!
Bon c’est en retraçant le trajet à l’écran que j’ai eu la cerise, mais ce vol-là je vais le garder au chaud tout près de la Dent de Crolles, Octave le sait bien ;o)
Un repas familial tranquille avec Roland est venu clôturer cette journée magique.
Vendredi pas de vol, le vent fort a ouvert une fenêtre en fin de journée à Novis, je passe un peu de temps en famille au bord de la Dourbie, en laissant traîner mes yeux sur le manuel du vol libre…
Samedi re-belotte, le vent souffle et c’est pas l’Arizona ;o) Mais pendant que les enfants sont à la piscine, à la deuxième tentative le brevet est validé, je suis pilote confirmé, hé-hé !
En fin de journée je file à Novis pour me frotter aux 35-47 indiqués à la
balise de la « Peun-cho d’Agast », comme elle le dit.
C’est sûr qu’il faut pas trop hésiter quand il n’y a que 2 minivoiles et les biplaces qui volent ;o)
Mais 1 heure de vol en conditions soutenues ça fait toujours ça de plus en acclimatation.
Mais je ne maîtrise pas encore assez cette voile pour tenter une approche fine au déco en remontant la pente… Après 3 approches pas assez osées et pas assez ras du sol je m’avance vers l’attéro, je préfère dire « tant pis » que « trop tard ».
Quand je remonte à pied Roland me rejoint avec sa minivoile, se pose sur la route, histoire de ne pas trop marcher, et se décale naturellement vers le parking pour laisser gentiment retomber le Porcher sur un sol moins agressif, tout sourire ;o)

Maintenant un front chaud nous a amené la pluie qui lui joue son ombre, je guette les conditions et les graphes pour dimanche ou lundi…
Samedi le vol m’a mené sur un peu plus de 60 km, il est temps d’envisager les vols prochains avec un vario et un GPS pour débloquer plus facilement les 3 chiffres du compteur (et pas additionnés les chiffres ;o)
 


 

AA

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