mardi 6 juin 2023

Swift sur Orge

Après Brétigny-sur-Orge, qui est la commune où j'habite, voici le nouveau lieu-dit "Swift sur Orge" ! (photo scoop ci-jointe). Ou "dans l'Orge" si vous considérez seulement le fuselage...

L'incident s'est produit le mardi 06 juin 2023, au cours de mon second décollage de la journée (problème à régler au cours du premier vol, et j'ai préféré le faire au sol car les thermiques étaient trop mous pour tenter d'accrocher, mal m'en a pris).

Piste en herbe nord/sud, largeur 20 m, herbe tondue normalement. Vent nord-est 15 à 20 km/h. En général, mon Swift décolle en moins d'une centaine de mètres. J'ai bien tenu l'axe pendant les 4/5 de la distance, en appuyant avec les talons sur le palonnier. Une rafale a dû arriver à ce moment par la droite, alors que le décollage était imminent.

Le Swift s'est incliné à gauche. Pas eu le temps de corriger au manche, le Swift partait déjà en cheval de bois, sur la gauche, et il a terminé dans le champ d'orge qui borde de la piste. Bilan : train avant HS et carénage inférieur endommagé (après démontage du Swift et examen des deux trains).

La roulette sous l'extrémité gauche de l'aile a été arrachée (vis en plastique), je l'ai récupérée sur la piste. Je pense que le choc a été à l'origine du cheval de bois. Depuis, j'ai fait fabriquer, en remplacement des roulettes d'extrémité d'aile, des patins qui peuvent glisser sur l'herbe sans se prendre dans une touffe et tout en protégeant les carénages sous les dérives.

Je n'en suis certes pas resté là. Dès le lendemain, mercredi 07 juin, une nouvelle belle journée étant annoncée, j'ai ressorti mon vieil et glorieux Atos VR et mon pilote remorqueur favori, Michel Moussier, a accepté de me remorquer.

Vent sensiblement équivalent à celui de la veille.

Décollage en chariot obligatoire (je ne peux plus courir sous mon aile, je n'ai plus assez de force), une bonne âme locale a bien voulu me tenir l'aile au vent avant et au début du roulage.

Vol de 3H26 et 135 km environ, en contournant par le nord les TMA d'Orléans.

Atterri dans le Perche, dans un immense champ d'herbe coupée.

Thermiques mous en général sauf deux ou trois fois où l'ascenseur montait bien.

Base du nuage atteinte une seule fois (2137 m QNH), tant que j'étais en dehors des espaces aériens dont le plancher est à 6500 ft QNH.

Thermiques trop faibles, non matérialisés et inexploitables plus vers l'ouest. Au nord-ouest, on voyait encore des cumulus, mais trop loin pour les atteindre.

=> J'avais presque oublié le plaisir de voler en delta sur la campagne, le visage au grand air et le vide en dessous

(malgré les contraintes physiques de devoir tourner la tête dans tous les sens, peut-être suis-je accroché trop bas),

le plaisir de me retrouver perdu dans la campagne verdoyante au soleil après l'atterro, et le plaisir de rencontrer des gens super sympas et intéressants au cours de la récupe

(de retour au logis hier soir à 22 heures !). Il faudra remettre ça, en alternance avec le Swift quand il sera réparé.


Jeudi 08 juin, train vers Etampes, bus vers Pithiviers, puis en stop vers Egry pour récupérer mon auto et retourner au logis pour prendre le carénage du Swift,

puis dépose du carénage chez mon réparateur favori à Houville-la-Branche, sur la route avant de récupérer mon aile.


Mardi 13 juin, mon réparateur a déjà terminé de réparer le carénage, et le constructeur du Swift en Belgique me confirme que les pièces de rechange du train avant sont disponibles.


Mercredi 14 juin, aller-retour en Belgique, à Gembloux entre Bruxelles et Namur (chaud sur les routes, jusqu'à 37 °C !).

Toujours sympathique de retrouver et de discuter avec les gens compétents et désireux de connaître des histoires à propos du beau planeur qu'ils fabriquent.

Pendant ce temps, deux deltistes du sud-ouest étaient remontés au nord de la Loire pour tenter une grande distance en delta, finalement pour se faire remorquer à Egry,

et finalement pour ne réaliser que des vols en local, puis rechercher la ligne de remorquage dans un champ, puis boire une bonne bière fraîche en bonne compagnie.

Pour ma part, je visais le vendredi 16 juin pour décoller avant midi si les prévis se confirmaient (journée sans vent et plafonds prévus très hauts).


Jeudi 15 juin, aller-retour dans l'après-midi pour récupérer le carénage du Swift et les deux nouvelles protections inférieures des extrémités d'aile.

Pas le temps de remonter le planeur avant un nouveau vol espéré pour le lendemain.


Vendredi 16 juin, Michel accepte de retourner à Egry pour me remorquer avec mon Atos. Décollage à 12h50.

Superbe vol : sept heures de vol, triangle FAI d'environ 210 km (Egry, Sully-sur-Loire (45), Monnerville (91), Ville-Saint-Jacques (77), posé en dehors du terrain),

plafond max à 2535 m QNH et vzmax jusqu'à 4,5 m/s intégré !!

Ce moment formidable et extraordinaire s'est produit dans la campagne au sud-est de Pithiviers et aussi au-dessus de l'usine sucrière à l'ouest de la ville.

Après, les plafonds devaient être aussi élevés, mais il fallait faire attention à ne pas dépasser les 6500 ft QNH (1981,2 m) du plancher de la TMA Paris 7.

A la fin de la journée, j'étais explosé, le visage qui chauffait, des courbatures dans la nuque et les épaules, et des beaux souvenirs qui se bousculaient !

Petite anecdote du jour, suite à un cisaillement vertical aérologique important durant le remorqué, entraînant une forte détente et inhabituelle de la ligne de remorquage,

celle-ci a cassé en même temps du côté delta et du côté ULM lorsqu'elle s'est retendue... J'ai bien tenté de suivre la chute de la ligne et puis je l'ai perdue de vue,

sachant que je devais aussi enrouler un thermique et que je n'aurais pas de seconde chance.

Cela dit, je n'ai pas eu le réflexe de larguer en voyant la ligne aussi détendue, ce cas de figure ne s'est jamais produit à ce point.

Sur sollicitation de Michel, grâce à l'enregistrement GPS de la trace de mon vol, j'ai pu estimer la position de la ligne avec une tolérance relativement faible lorsqu'elle s'est retrouvée en chute libre.

La recherche de la ligne est toujours en cours. En attendant, j'ai donné à Michel une ligne de remplacement qui dormait dans mon domicile.



































Samedi 17 juin, repos (temps chaud et lourd).

Dimanche 18 juin, première phase du remontage du Swift à Egry. La roue avant a dû être légèrement tordue au cours de la sortie de piste (et en Belgique, ils n'en ont plus), entraînant un problème de freinage important qui empêche la libre rotation de la roue. Problème en cours de résolution. Voler en Swift n'est pas sans peine !

Un énorme orage a éclaté en fin d'après-midi, impressionnant, et les températures sont enfin plus fraîches.

A bientôt pour d'autres aventures !

Frédéric



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