mardi 3 octobre 2017

Un joli vol d’automne sur la campagne



Après quelques hésitations du matin sur l’opportunité d’aller voler compte tenu des prévis peu encourageantes, mais qui concernaient quand même une journée de vol libre qui pourrait être la dernière de la saison, motivé au téléphone par Michel, mon fidèle et dévoué pilote remorqueur, j’ai décidé d’aller tenter ma chance à Egry.

Bien m’en a pris, car, comme on peut s’y attendre après le passage d’une perturbation, le ciel était bien garni en cumulus, notamment le ciel en Gâtinais, même s’ils n’étaient pas encore très hauts. On a décollé peu avant 14 heures, après le traditionnel vol préalable en ulm de Michel qui en a profité pour aller sonder la base de nuages. Comme celle-ci était en dessous de 1000 m, il m’a proposé de me remorquer au-dessus de la couche nuageuse... ouah ! Pour un vol que j’envisageais en local, c’était génial d’aller flirter au-dessus de cette mer de coton paisible et silencieuse. Largage avant le sommet du nuage visé, car, à mes yeux, nous étions sur le point de pénétrer dans la partie « dégueulante », mais déjà voler le long des flans orientés au soleil était fabuleux.

Finalement, je suis parti en vol sur la campagne. Les conditions étaient relativement bonnes, malgré un plafond pas très haut (1050 m QNH, s’élevant jusqu’à 1400 m QNH comme prévu sur topmétéo). Il y a eu quelques points bas, sans grande inquiétude pour trouver un thermique, car la masse d’air était bien convective. Il fallait quand même cerner les zones au sol de meilleur contraste thermique, et curieusement, même en début d’après-midi, elles étaient souvent au-dessus des bosquets. Le vent en altitude du NNO n’était pas très fort, et il a faibli au cours de la journée. Souhaitant éviter les zones militaires au nord d’Avord, j’ai suivi une route vers le SE, voire ESE.

Le ciel était clair et sa luminosité était très belle. J’ai survolé des paysages vraiment magnifiques de bosquets, de collines, de cours d’eau sinueux, de pâturages et de petits champs bordés de haies, voire parfois avec un étang. Rien que pour voir tout ça, c’était splendide de voler libre sur la campagne, avec les aléas inhérents de la récupe... J’ai vu aussi fréquemment des oiseaux de proie (je les appelle par défaut des « buses ») qui volaient seuls ou en groupe et qui me balisaient les pompes (c’est-à-dire qui me permettaient de mieux les centrer), et qui fuyaient (sauf un) lorsque nous nous rapprochions trop près à leurs yeux.

Je me suis posé à Courson-les-Carrières (au SSE d’Auxerre), après 3h30 environ de vol. Le soleil était au ras de l’horizon lorsque j’avais terminé de remplier mon aile dans une petite clairière à la lisière d’une forêt à côté du champ (de terre plutôt collante, à cause des pluies de la veille...) où je me suis posé. Donc je devais envisager de faire du stop la nuit... Au bout de trois tentatives infructueuses, j’ai carrément intercepté un véhicule sur la route en faisant des grands gestes. Le conducteur, qui s’est arrêté parce qu’il croyait à un accident, ramenait son fiston en garde alternée chez sa mère. Après avoir entendu mes explications sur la manière dont je suis arrivé dans le secteur, comme il habite à Auxerre, il m’a tout bonnement emmené jusqu’à la gare (un morceau de chance), où j’ai pu attraper le dernier TER vers Paris avec un changement à Laroche-Migenne. Mais ce n’est pas fini. Le train, qui a rencontré des difficultés de circulation, a eu une heure de retard en arrivant à Paris vers 23h20, ce qui interdisait mon retour à domicile par le RER C dont la ligne est en travaux nocturnes jusqu’à la fin de l’année (dernier train vers 23h)... Bus de substitution direct vers Brétigny, mais bouchons monstres à minuit sur la A6 en direction de la province, car elle est fermée le soir à la hauteur de Massy / Wissous probablement pour travaux... Bref, arrivé enfin au logis à 1 heure du matin... Trop tard pour dormir décemment avant de me lever tôt pour attraper le bus de 7h40 à Etampes vers Pithiviers, j’ai décidé de prendre le suivant à 11h, ce qui m’a laissé le loisir de donner quelques nouvelles à Michel par email avant d’aller au dodo. Pour plaisanter, sachant qu’il n’avait pas prévu de retourner au terrain le lendemain, j’ai terminé mon message avec la phrase : « Si d’aventure, tu retournes à Egry aujourd’hui, téléphone moi (avant 10h15 et après 9h30) pour m’emmener avec ! Merci pour le remorqué. » Appel de Michel à 9h40 : « Salut Fred, je t’emmène ! ». « Ah bon, super ! ». Mon message nocturne l’avait suffisamment enthousiasmé pour lui donner envie de voler à nouveau, et comme la journée du mercredi 4 octobre s’annonçait belle et douce (mais sans cumulus), il a décidé de retourner à Egry. C’est génial, il ne faut jamais douter de rien, il faut toujours s’attendre au meilleur ! Trajet paisible et ensoleillé à travers les jolies campagnes du Gâtinais et de l’Yonne pour récupérer mon aile et rentrer au logis.

Au cours de mon vol, j’ai parcouru environ 110 km : Egry aéro - Boësses - Beaune-la-Rolande - Courson-les-Carrières. Un gros bug s’est produit dans mon GPS, rendant la trace du vol illisible sur le GPS et non déchargeable sur mon ordi. Un peu d’humidité s’était insérée dans le boîtier, avant et pendant mon vol, ce qui a dû semer la pagaille dans ce système à haute impédance. Le GPS fonctionne à nouveau normalement après l’avoir chauffé un peu sur le radiateur et après avoir fermé correctement l’accès à la prise externe avec le capuchon en caoutchouc. Des actions ont été entreprises pour tenter de récupérer les éventuelles données non corrompues de la trace de ce vol. Enfin, du côté des parapentistes, les cadors de la plaine s’étaient donnés RdV sur un petit site au sud-ouest de Béthune, et ils ont parcouru entre 100 et 140 km vers le sud-est en quatre heures, en évoluant sous les zones aériennes.

F L

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