samedi 11 août 2018

Nouvelle visite aérienne au pays des sangliers

Bonjour à toutes et à tous

Nouvelle escapade ce samedi 11 août 2018 en Haute Marne à Laville-aux-Bois pendant que l’activité « treuil en Valois » battait son plein. La raison : une nouvelle pénurie de pilote remorqueur ce même jour entre l’IdF et le Loiret alors que la météo s’annonçait très bonne pour aller voler. Par chance, l’un des trois pilotes remorqueurs de la base ulm (Jean-Louis, ancien président fondateur du club) était disponible.
7h10 de vol au total, 181 km en DL5 (distance libre cinq points), la CFD retient un triangle FAI de 168 km en 6h39 ( https://delta.ffvl.fr/cfd/liste/2017/vol/20249246 ), ce qui fait une vitesse moyenne de 25.3 km/h.





Gérard, tu vas être déçu, diantre (!), puisque la vitesse de croisière ne cesse de chuter ! (sourire). A ce rythme là, j’entends déjà des voix me dire de laisser tomber mon gros matériel lourd et encombrant, pour découvrir les joies du chiffon volant qui avance au demeurant à la même vitesse moyenne ! (sourire)

Mais, mais, ce jour là ...
  • Les parapentistes de la plaine n’ont pas fait de circuit fermé, préférant des vols de distance poussés par le vent au nord de Paris entre la Somme et la Belgique ;
  • Bruno Capelle (excellent pilote en aile rigide et en planeur, habitant dans la région de Chaumont), qui a volé en planeur, m’a confirmé le soir au téléphone que son cheminement était souvent laborieux, que les varios étaient « petits », que les plafonds n’étaient pas très élevés, et que lui-même s’est « traîné » au cours du circuit de 450 km qu’il a réalisé (Joinville Mussey, Verdun, Pont-sur-Yonne et retour) en près de huit heures, générant une vitesse moyenne de 56,7 km/h, ce qui est assez bas pour un planeur selon ses propres mots (en général, les vitesses de croisière en vol à voile tournent autour de 80 à 90 km/h, voire plus pour les très bons pilotes).

Donc ce n’était pas une journée à faire exploser les compteurs ! (sourire).

Parmi les faits marquants au cours de mon vol :

  • Il y avait des cumulus vraiment partout dès midi (décollage vers 12h45), ce qui témoigne de la bonne homogénéité de la masse d’air ;
  • Un nouveau début de vol en mode « point bas » à 300 m sol, à la suite d’une mauvaise interprétation de la part de Jean-Louis, qui, en l’absence de rétro sur son ulm, croyait que j’avais largué en dessous de 500 m sol et commençait à redescendre ;
  • Les plafonds n’étaient effectivement pas très hauts au début (1300 m par rapport au terrain, 1670 m QNH), mais ils se sont peu à peu élevés jusqu’à 1841 m au maximum dans les barbules par rapport au terrain (2213 m QNH), avant de redescendre à la fin de la journée ;
  • L’absence de vent météo annoncé du secteur ouest à nord-ouest, ce qui me permettait de tenter un circuit fermé, au lieu de partir au loin vers l’Alsace ou vers la Suisse ;
  • Tout au long du vol, le jeu de la patience était de rigueur, notamment à la fin de la journée où chaque mètre gagné peu à peu en altitude augmentait les chances de rentrer, et en sécurité (notamment pour traverser la vallée de la Marne et la partie nord de l’agglomération de Chaumont, passablement inhospitalière pour atterrir en delta) ;
  • Ce n’était pas la peine de quitter prématurément un thermique, car le suivant n’était pas meilleur ;
  • Le survol de la ville surélevée et anciennement fortifiée de Langres, notamment avec sa cathédrale dont le toit coloré rappelle les décorations des grandes constructions anciennes bourguignonnes ;
  • La beauté permanente des paysages entre Chaumont, Langres, Châtillon-sur-Seine, et Bar-sur-Aube ;
  • La fraîcheur des températures en altitude (8°C sous les nuages), entraînant une perte d’énergie et une altération du jugement en cas de protection vestimentaire insuffisante… Elle est loin, la canicule !
  • Un point très bas à 97 m par rapport au terrain (en fait 117 m sol d’après la trace GPS) au nord-est de Châtillon-sur-Seine, au-dessus d’une colline avec des champs entourés d’une forêt, et flanquée d’une petite vallée encaissée où j’aurais atterri si d’aventure j’avais rasé les arbres vraiment trop près (un moment très tendu), et qui a fort heureusement généré le thermique tant recherché qui m’a remonté jusqu’au plafond ;
  • L’extinction inopinée de mon nouveau système de navigation embarqué, dont la batterie est neuve, mais dont la capacité ne permet pas un fonctionnement au-delà de 5h30 de vol, même en désactivant toutes les fonctionnalités inutiles (ah, la technologie !) ;
  • La rencontre extraordinaire à Bar-sur-Aube avec un planeur dont le pilote n’était autre que Bruno Capelle et qui me faisait un « coucou » en passant sous mon aile (c’est lui qui me dira le soir qu’il était le pilote,  ce dont je me doutais, car si on peut voir difficilement en l’air qui est le pilote d’un planeur, en revanche une aile rigide attire davantage l’attention et on peut très facilement savoir qui se promène dessous puisque le pilote est le seul dans la région à voler ainsi ce jour là) ;
  • Le retour effectif au terrain, avec même 400 m de marge en arrivant au-dessus, après deux séries de pompes patiemment travaillées depuis Bar-sur-Aube, et aussi avec l’aide du vent du nord-ouest qui s’était légèrement et avantageusement levé ;
  • Un moment de décontraction prolongé au terrain et des discussions interminables de vive voix avec un pilote local et au téléphone avec mon pilote remorqueur puis avec Bruno, m’obligeant in fine, sans l’avoir vu venir, à replier mon aile à la tombée de la nuit, ce qui n’est pas terrible même si l’air est relativement sec et la rosée minime ;
  • Et enfin, un retour au logis vers 5h20 le lendemain matin (il y a du progrès par rapport à l’expédition précédente du mois de juillet), où j’ai pu savourer une demi-heure plus tard, dans un état de fatigue bien avancé, le saisissement fulgurant de la douche froide nécessaire pour me laver avant l’aller dormir (suite à une fuite d’eau dans les tuyaux en amont du ballon d’eau chaude électrique, j’en ai profité pour ouvrir celui-ci, pour le nettoyer et changer l’anode, et les pièces à changer sont en attente).

En guise d’illustration du texte, ci-jointes quelques photos prises au sol à la fin de la journée. Pour la vidéo, il y a peut-être une chance de voir celle de mon décollage, si je réussis à retrouver la trace des auteures pour la leur demander (deux femmes très sympa qui étaient présentes le midi au terrain, et qui, alternativement, pilotent leur ulm et conduisent leur camping car au cours d’un voyage itinérant en France).







Le mot de la fin : Venez voler en Haute Marne ! Le terrain de jeu est immense, les paysages sont magnifiques, et quand les conditions sont bonnes, ce n’est que du bonheur !

Frédéric

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