mardi 28 juillet 2020

Promenades à Octeville et à Egry

Voici le récit de deux vols bien sympathiques à Octeville pour MM (2 heures) et moi-même (2h30). suivi du récit du vol du lendemain au départ d’Egry.

Arrivé tranquillement à Octeville ce mardi 28 juillet vers 13h30, une heure après Michel, le temps d'attendre que quelques nuages aient terminé de verser leurs gouttes et soient évacués vers l'intérieur des terres.

Vent quasiment dans l'axe, très légèrement travers gauche. Michel mesurait régulièrement entre 29 km/h et 35 km/h, pour des valeurs données par MF de 20 km/, rafales à 40 km/h.

Très peu de parapentistes, deux au total, un qui volait déjà à mon arrivée et l'autre qui a décollé avec une petite voile (14 m2). Alors il a fallu solliciter deux promeneurs, en plus de Michel, pour l'assistance au décollage. Michel a fait de même peu de temps après.

Venir au moins une fois par an pour voler à cet endroit est comme une sorte de pèlerinage : c'est toujours étonnant de pouvoir voler sans avoir à se bagarrer dans les thermiques, et les paysages sont toujours aussi magnifiques, notamment les milliards de reflets du soleil sur la mer, ce qui lui donnait une parure extraordinaire.

Montée relativement lente au-dessus de la falaise, pas dépassé 300 m/déco à la pointe d'Antifer. Puis le vent a dû forcir légèrement, et après un aller-retour entre Cauville et Antifer, j'ai tenté une avancée jusqu'à Etretat. Parti à 370 m/déco à la pointe d'Antifer, demi-tour à la dernière arche avant la plage, car ensuite avec le vent dans le nez, ça avançait beaucoup moins bien, et avec la marée haute en bas, il valait mieux éviter de prendre trop de risques. De retour à la pointe d'Antifer au ras des pâquerettes, en ayant perdu au total toute ma hauteur. Reprise progressive des 370 m/déco, d'où j'observais Michel qui prenait son pied en faisait des huit comme sur un toboggan.

De retour au déco pour aller atterrir derrière, il y avait un autre delta qui enchaînait les virages devant le déco avec en bas des spectateurs qui semblaient l'admirer. C'était Jean-Charles Brunet, qui montrait à sa famille, notamment à sa descendance de deuxième génération, à quoi ressemble le vol libre et plus particulièrement voler en delta. Depuis toutes ces années où son nom apparaît dans les messages sans jamais l'avoir rencontré, j'ai eu enfin plaisir à le saluer.

Une fois nos ailes récupérées, la seconde partie de la journée s'est précisée : aller dîner ou juste boire un verre au soleil couchant à Antifer, à défaut de se baigner car il faisait un peu frisquet. Et puis arrivé devant la plage en voyant les belles vagues qui se formaient, j'ai dit à Michel: "allez, on y va !". Finalement, j'ai été le seul à me jeter à l'eau. La baignade fut extra !

Enfin, dégustation d'une bonne bière au soleil, tout en admirant les couleurs en début de soirée de ces falaises interminables dominant la mer.

La journée a été formidable.






Le lendemain, Michel était d'accord pour me remorquer à Egry. Signe particulier : zéro cumulus, tempête de ciel bleu. 

Suite à une conversation avec Frédéric Salviat (Défi Levant) qui affirmait préférer voler sur la campagne en thermiques purs, où il suffit « d’écouter son aile », par rapport aux conditions avec cumulus, où, selon lui, on perd du temps à tricoter pour trouver la pompe, je me suis dit pourquoi ne pas essayer dès que des bonnes conditions se présentent, c'est-à-dire sans vent avec un plafond relativement élevé. En Espagne, avec 2000 m ou 3000 m de plafond, il est clair qu'on a plus de marge de manoeuvre, mais qu'en est-il lorsque le plafond est deux fois plus bas ? L'occasion de le découvrir à nouveau s'est présentée ce mercredi 29 juillet.

Décollage tardif, vers 14h30. On avait chacun des détails à régler avant, dont un peu de bricolage sur un montant de mon aile dont le problème a failli me clouer au sol.

La faiblesse ou la légèreté du vent qui nous effleurait de temps en temps me suggérait que les thermiques ne devaient pas être bien folichons et que je m'étais probablement trompé de journée.
 
Au cours du remorqué, à 400 m sol, on s'est pris un pétard qui a entraîné la rupture du fusible lorsque la ligne s'est tendue à nouveau... 3,50 m/s intégré sur 20 s... Ouah !

Bon, les prévis ne se sont pas trompées. Mais le plafond stagne à 1200 m environ, ce qui n'est pas très encourageant pour s'élancer « à l’aveuglette » sur la campagne. Qu'à cela ne tienne, les champs sont posables partout, alors allons y gaiement. Il suffit de faire confiance dans ce qui va se présenter sur mon chemin.

La dérive étant quasi nulle, repérer au sol les endroits où le contraste thermique semblait plus marqué par rapport au voisinage immédiat était le bon plan pour espérer croiser une pompe.
Pas toujours évident quand les champs sont quasiment tous de la même couleur, à quelques exceptions près (bosquets, agglomérations, des champs plus clairs que les autres, etc...).

J'enroulais tout ce que je trouvais, n'étant déjà pas bien haut. Et il arrivait régulièrement  que le cycle ne soit pas en phase avec mon arrivée, ce qui m'obligeais à tricoter, à aller voir plus loin, tout en perdant de l'altitude, si une secousse espérée de mon aile m'indiquait que l'ascenseur était imminent (finalement, exactement comme avec la présence des cumulus).

Trois points bas à moins de 500 m sol, voire à 320 m sol, ce qui ne favorisait pas la vitesse de croisière, en plus de la tension accrue pour tenter de remonter malgré tout.

Le plafond montait doucement vers 1300 m sol.

J'ai commencé par migrer vers le sud, avec un point de virage au sud de Bellegarde (cette région étant plus humide qu'au nord, les contrastes thermiques semblaient ce jour là moins marqués, et il valait mieux, comme d'habitude, ne pas moisir dans le secteur). Ensuite j'ai mis le cap vers Pithiviers en longeant la forêt d'Orléans. Un bon thermique au-dessus de la ville m'a incité à poursuivre plus loin vers Méréville.
 
Au tiers de la distance, la guigne, point bas à 240 m sol. Une pompouillette au-dessus d'un hangar agricole m'a rehaussé tout doucement, avec une légère dérive qui m'emmenait droit vers une ligne d'éoliennes, dont les pales étaient heureusement immobiles, ce qui évitait avantageusement de créer de la turbulence et de détruire le maigre thermique.
 
A 600 m sol, fin des réjouissances, le thermique avait disparu. J'ai aperçu alors un petit champ plus clair que les autres jouxtant un petit village. Il y avait également une forêt plus au sud, dont les champs limitrophes pouvaient générer un thermique. Dans l'incertitude, ce petit champ était plus près et ma petite voix me disait d'aller là.

Bingo ! Jusqu'à 3 m/s intégré, altitude max de 1480 m sol, gain de 1000 m en dix minutes. Cet épisode m'a suggéré que si j'ai eu la chance de pouvoir remonter à une altitude confortable, elle ne serait pas éternelle, il était quand même 17h30, et que le moment était venu de retourner à Egry. Deux thermiques tranquilles de fin de journée jusqu'à 1200 m, précédés de deux nouveaux points bas à moins de 500 m sol, m'ont permis de rentrer au terrain.

Quatre heures de vol, 84 km en DL5 : Egry aéro - Les Alexandres (3,5 km au SE de Bellegarde) - Oimpuits (8,5 km au NO de Pithiviers) - Beaumont du Gâtinais - Egry.(le triangle FAI fait 70 km, et le village de la pompe salvatrice au sud de Oimpuits s'appelle Guigneville !).

Fin de journée nonchalante au coucher de soleil, pizza + bière fraîche au kiosque à Pithiviers. Une bonne expérience, ce n'est certes pas la première fois que je me balade sur la campagne dans un ciel tout bleu, mais c'est quand même tellement mieux quand il y a des cumulus !

Frédéric

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